La chaudière bois, élément clé de la décarbonation mais mal-aimé du gouvernement ?
Bercy a prévu de baisser de 30 %, à compter du 1er avril 2024, les aides MaPrimeRénov’ pour les appareils de chauffage au bois. Le Syndicat Français des Chaudiéristes Biomasse (SFCB) demande au gouvernement de revenir sur sa décision.
Déclin alarmant des ventes de chaudières bois
Malgré leur « rôle clé » dans le processus de décarbonation des systèmes de chauffage, les ventes de chaudières bois connaissent une baisse alarmante alerte le SFCB. Les données de 2023 sur la rénovation énergétique montrent en effet une baisse de 74% des ventes de chaudières à granulés de bois en 2023 (soit moins de 10 000 pièces vendues).
« La chaudière bois est la première victime de la crise énergétique et de l’absence de soutien clair du gouvernement à l’énergie bois. » dénonce Thomas Perrissin, Vice-Président du SFCB, dans une tribune transmise aux médias.
La chaudière bois victime de l’absence de soutien du gouvernement
La chaudière bois, qu’il s’agisse de granulés, de bûches ou de bois déchiquetés, représente l’une des deux seules alternatives disponibles pour abandonner les énergies fossiles, aux côtés de la pompe à chaleur explique le Syndicat. Dans plus de 90 % des cas, elle est installée en substitution d’une chaudière au fioul.
« Il faut soutenir les 2 solutions et laisser à chacun, accompagné des professionnels du bâtiment, le soin de choisir la plus adaptée à son habitat et sa localisation. » plaide Thomas Perrissin.
Il n’y a pas de filière bois construction sans bois énergie
« Le bois énergie est la première énergie renouvelable de France, présente localement partout sur le territoire, au plus proche des acteurs de la filière bois de première transformation (exploitants forestiers, scieurs) qui ont besoin de cette valorisation de leurs coproduits pour rester compétitifs. » rappelle-t-il, ajoutant encore « Il n’y a pas de filière bois construction sans bois énergie. »
Par ailleurs, le bois énergie offre un avantage économique significatif, étant près de trois fois moins cher que l’électricité, alors même que cette dernière bénéficie encore d’un coûteux bouclier tarifaire. La chaudière bois est donc prête à jouer un rôle essentiel dans le remplacement des chaudières fonctionnant au fioul et au gaz. À titre indicatif, la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie (PPE) pour la période 2019-2028 prévoit le remplacement de 300 à 400 000 chaudières fioul par an, dont 10 % par des chaudières bois, soit environ 30 à 40 000 chaudières bois par an.
« Les chaudières bois de dernière génération sont propres, performantes, et peuvent s’adapter à toutes les installations existantes. 3 500 entreprises Qualibois Eau formées et compétentes peuvent accompagner les clients, les conseiller, entretenir les chaudières pour garantir performance et confort dans le temps. » insiste Thomas Perrissin. Aussi, le Syndicat demande-t-il « d’exclure les chaudières bois du périmètre de la baisse des aides MaPrimeRénov‘ envisagée au 1er avril 2024. »