Si la majorité des copropriété se dit prête à assurer sa rénovation énergétique, les copropriétaires réclament plus de lisibilité concernant les aides.
59% des propriétaires estiment être mal informés sur le sujet des aides.

Si la majorité des copropriétés se dit prête à assurer sa rénovation énergétique, les copropriétaires réclament plus de lisibilité concernant les aides.

78% des copropriétaires veulent plus de stabilité dans les aides

Dans une étude de PrimeEnergie parue en juin dernier, on apprenait que 52% des copropriétaires étaient d’accord pour que les travaux de rénovation énergétique deviennent obligatoires. On observe même que 60% d’entre eux seraient favorables à des sanctions pour les copropriétaires ayant les moyens suffisants mais freinant les votes lors des assemblées générales.

Selon le calendrier des obligations de rénovation, les logements étiquetés G ne peuvent plus être vendus depuis le 1er janvier dernier. Les logements « F » connaitront le même destin en 2028 et les E en 2034. Face à cela, 54% des copropriétaires voudraient un report des interdictions des passoires énergétiques.

La question financière est le point d’achoppement de la rénovation énergétique des copropriétés. Les copropriétaires réclament de la clarté et de la stabilité des règles. Ainsi, 78% des copropriétaires désirent une loi garantissant les aides sur plusieurs années.

Alors que l’Etat, début 2024, avait mis l’accent sur les rénovations d’envergure avant de se rétracter face au fort ralentissement de la cadence des rénovations, l’étude enseigne que près de 4 copropriétaires sur 5 souhaitent le maintien des aides aux gestes simples plutôt que tout miser sur la rénovation globale.

30%

Soit la part des copropriétaires estimant avoir été sensibilisés à la question des aides à la rénovation énergétique par leur syndic.

MaPrimeRénov’ Copropriété finance entre 30% et 45% des travaux

Selon l’étude BVA Xsight pour Rénovons Collectif, 59% des propriétaires estiment être mal informés sur le sujet des aides. Seulement 30% disent avoir été sensibilisés par leur syndic. Un propriétaire sur deux n’est pas capable de citer spontanément des aides à la rénovation énergétique.

Les subventions publiques sont les premières sources de financement des travaux de rénovation, comme le rappelle Synergiec, l’intermédiaire national en opération de banque et en service de paiement : « MaPrimeRénov’ Copropriété est la plus connue. Elle est destinée à financer les travaux de rénovation énergétique dans les parties communes des immeubles. Qu’il s’agisse d’isolation extérieure, de remplacement du chauffage collectif etc. ».

L’aide est accordée à l’ensemble des copropriétaires sans plafond de ressources mais avec des conditions : un gain énergétique entre 35% et 50% ; entre 65% et 75% d’occupation d’immeuble ; une date de construction de 15 ans et plus ; une inscription au registre des copropriétés. MaPrimeRénov’ Copropriété finance ainsi entre 30% et 45% des travaux. La variation est fonction de l’importance du gain énergétique. L’aide est plafonnée à 25 000 € par logement. A noter que les copropriétés avec plus de 8% d’impayés ou situées dans un quartier NPNRU (nouveau programme national de renouvellement urbain) ont un bonus de 20% du montant des travaux.

Il existe aussi des aides complémentaires grâce aux Certificats d’Economie d’Energie (CEE). Une prime CEE majorée appelée « Coup de pouce Rénovation performante de bâtiment résidentiel collectif » est disponible. Enfin, des aides locales (régions, départements, communes) existent.

Prêts collectifs

Malgré les aides, le reste à charge peut demeurer conséquent. Dans ce cas, deux solutions se présentent : puiser dans le « fonds travaux » de la copropriété ou faire appel à des prêts collectifs. Ce dernier peut concerner l’ensemble des copropriétaires ou uniquement ceux qui choisissent d’y adhérer. La décision de recourir à un emprunt doit être votée en AG. D’autres prêts collectifs plus connus existent déjà : l’éco-PTZ destiné à financer, sans intérêt, jusqu’à 50 000 € par logement sur 20 ans. Ce prêt est soumis l’obligation de gain énergétique.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.