Évolution des cours du gaz naturel, de l’électricité et du pétrole au 1er trimestre 2016
Depuis quelques semaines, on observe une remontée progressive du prix des différents produits énergétiques. Gel de la production saoudienne de brut, retour de l’Iran sur le marché, prix plancher du carbone… Les positions des pays producteurs et des politiques changent.
Opéra Energie dresse le bilan de ces trois derniers mois et leurs conséquences sur les offres de fourniture.
Depuis plus d’un an l’Arabie Saoudite menait une politique de « vannes ouvertes » pour faire baisser les prix et ainsi affaiblir ses concurrents ayant des coûts de production plus élevés, et notamment les producteurs de pétrole non conventionnels (schistes, eaux profondes). Mais en février le premier producteur de pétrole au monde et les autres membres de l’OPEP ont décidé de plafonner leur production au niveau de janvier.
Par conséquent, les prix du pétrole brut sont remontés de plus de 27% depuis le début de l’année. Cependant, à 45$ le baril, l’or noir reste très bon marché et il ne devrait guère dépasser les 50$ pour l’instant : les pays producteurs ont en effet posé comme condition au gel de la production que tous doivent respecter cet engagement.
En revanche, l’Iran qui fait son retour sur le marché international, après plusieurs années d’embargo des États-Unis et de l’UE, refuse ce plafonnement de la production; il devrait progressivement augmenter sa production pour récupérer des parts de marché sur les deux plus grandes zones économiques mondiales que sont l’Amérique du Nord et l’Europe.
Ainsi, les prix du brut pourraient même repartir à la baisse à court terme puisque que l’Iran a déserté la table des négociations le weekend dernier, les prix sont donc conditionnés par l’entente des deux géants arabes iranien et saoudien pour les prochaines semaines.
Alors que le pétrole remontait, le gaz est resté assez stable dans un tunnel entre 13 et 15 € le MWh pour livraison sur l’année 2017 jusqu’à très récemment. Les prix ont en effet percé ce plafond de 15€/MWh entre le 21 et le 22 avril sans doute pour corriger son retard sur le pétrole : ces deux produits restent fortement corrélés. Toutefois, le gaz se maintient à des niveaux extrêmement bas pour l’instant.
Du côté de l’électricité, nous avons atteint, en février, en France, le plus bas prix de l’électricité depuis plus de 12 ans avec un prix à 25.53 €/MWh pour livraison en 2017. Les prix sont ensuite remontés doucement sur fond de rumeur de mise en place d’un prix plancher pour le carbone. Rumeur confirmée ce mardi 26 avril par François Hollande et Ségolène Royal avec l’annonce de la mise en place d’un prix plancher pour le carbone dès 2017. Les prix de l’électricité pour livraison 2017, 2018 et 2019 ont immédiatement bondi de plus de 2€/MWh.
Mais quel est le lien entre le carbone et l’électricité ? Et bien avec ce prix plancher, les énergies productrices de CO2 comme le gaz et surtout le fioul et le charbon vont coûter plus chères et par conséquent le prix de l’électricité issue de la production de ces centrales thermiques sera plus élevé. Cette hausse de l’électricité ne fait probablement que commencer car un prix du CO2 à 30€ la tonne a été évoqué alors qu’il se situe aujourd’hui entre 6 et 7 € la tonne. De plus, la mise en place de ce prix plancher devrait donner un coup de pouce au gaz naturel au détriment du charbon, car ce dernier est nettement plus polluant que le gaz naturel.
Pour conclure, après plusieurs mois de prix de fourniture bas, les offres des différents fournisseurs de gaz et surtout d’électricité devraient voir leurs prix augmenter dans les prochaines semaines. Cela semble être un bon moment pour souscrire une offre de marché ou renégocier son contrat pour un prix fixe sur 3 ans voire plus.