La perspective de coupures de gaz et d’électricité s’éloigne pour l’hiver
Côté gaz comme électricité, les gestionnaires de réseaux se montrent confiants dans la réactualisation de leurs prévisions pour cet hiver, tout en appelant à la prudence.
Une situation électrique significativement plus favorable qu’au début de l’automne
Avec une consommation plus basse, une production d’électricité en hausse, des stocks hydrauliques et gaziers bien remplis et un système d’échanges avec les pays voisins parfaitement fonctionnel, la France est mieux préparée à faire face aux situations de tension qui résulteraient d’une météo défavorable ou d’aléas techniques sur le parc de production, explique ce 18 janvier RTE.
La demande d’électricité en forte baisse
La baisse de consommation a notamment permis de réduire le risque sur la sécurité d’approvisionnement par rapport à l’analyse de septembre.
« La baisse de la consommation d’électricité nationale «à températures normales», corrigée des effets de la température, atteint 8,5% par rapport à 2014-2019. »
Il est en revanche difficile dans cette dynamique baissière de distinguer les parts respectives de sobriété choisie et de contrainte économique.
Une production nucléaire en hausse
Autre facteur favorable à la sécurité énergétique, le renforcement de la production électrique française. Les stocks hydrauliques sont désormais largement remplis et dépassent à présent la moyenne des années passées. La production éolienne est particulièrement abondante depuis mi-décembre.
Et, surtout, la disponibilité du parc nucléaire s’est approchée de 45 GW. Elle devrait dépasser légèrement ce niveau au cours de la seconde partie du mois de janvier, avant de diminuer durant le mois de février (pour cause de maintenance) pour être comprise entre 40 et 45 GW à la fin du mois de février.
« Cette amélioration de la perspective sur la disponibilité du parc nucléaire doit néanmoins être confirmée durant les prochaines semaines. » rappelle cependant RTE, qui pointe l’importance « de la bonne exécution du programme de maintenance prévue, y compris en cas de mouvement social dans le cadre de la réforme des retraites. »
EDF doit maintenir ses efforts souligne RTE
Pour RTE, la priorité consiste maintenant à préparer la sortie de l’hiver ainsi que le suivant. Ceci implique, en premier lieu, un maintien des efforts engagés sur les économies d’énergie. D’autre part, la production nucléaire demeure très en-deçà des références historiques : cela n’autorise donc aucun retard dans la maintenance classique ou les travaux en cours ou programmés sur les réacteurs affectés par le phénomène de corrosion.
Le spectre d’une pénurie de gaz s’éloigne pour cet hiver
L’hiver relativement doux et les efforts de sobriété ont permis de préserver les stockages de gaz en France, tout en maintenant un transit de gaz élevé vers l’est de l’Europe. L’approvisionnement en GNL a couvert une large partie de la consommation française. La péninsule ibérique a également contribué à l’approvisionnement de la France grâce à une inversion des flux à Pirineos. L’indicateur Ecogaz est ainsi resté vert depuis le début de l’hiver.
Des stocks de gaz historiquement hauts
Le niveau des stocks de gaz est historiquement élevé à ce jour (au 12 janvier 2023, il représentait 106 TWh (80%), à comparer à une moyenne de 57% sur les 6 dernières années à la même date).
Une baisse significative de ces niveaux est toutefois attendue dans les prochaines semaines avec d’une part l’augmentation des consommations et d’autre part la nécessité de respecter les contraintes techniques de « respiration » des stockages français.
Cependant, compte-tenu de ces niveaux de gaz en stock, et sous réserve du maintien de l’effort collectif de sobriété énergétique tel qu’observé depuis le début de l’hiver, le risque d’un déficit de gaz en volume sur le reste de l’hiver 2022-23 apparaît très peu probable.