L’électricité nucléaire va atteindre des records en 2025 et la Chine se présente de plus en plus en fer de lance du secteur.
La capacité mondiale pourrait atteindre les 1 000 GW en 2050

L’électricité nucléaire va atteindre des records en 2025 et la Chine se présente de plus en plus en fer de lance du secteur.

2 900 TWh en 2025

Jeudi 16 janvier, l’Agence Internationale de l’Energie a publié un rapport : « La voie vers une nouvelle ère pour l’industrie nucléaire », dans lequel elle montre le développement de la production du secteur. En 2023, 2 742 TWh d’électricité d’origine nucléaire ont été produits, 2 843 TWh en 2024 et 2 900 TWh sont prévus pour 2025. Cette variation à la hausse est due à l’électrification des usages, les besoins de l’industrie, les véhicules électriques, la climatisation, les data centers.

En 2023, 410 réacteurs étaient en activité dans plus de 30 pays. 70 GW de nouvelle capacité nucléaire sont en cours de construction dans le monde, soit le niveau le plus élevé sur les 30 dernières années. Selon Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE : « cette année 2025, la production d’électricité d’origine nucléaire sera la plus élevée de l’histoire (…) nous entrons dans une nouvelle ère pour l’énergie nucléaire ». A long termes, la capacité mondiale pourrait augmenter de 50% et atteindre les 650 GW d’ici 2050, voire les 1 000 GW si les gouvernements investissent davantage dans le développement du secteur.

« Dans cinq ans, la Chine dépassera les Etats-Unis et l’Union Européenne »

La Chine est le grand artisan du développement mondial du nucléaire. Sur 52 réacteurs en construction depuis 2017, 25 sont chinois. Ce déplacement à l’Est de l’épicentre du nucléaire se fait au détriment de pays historiquement leaders dans le domaine : la France et les Etats-Unis. Les coûts élevés dans le développement des centrales est la raison principale de recul de ces nations sur l’échiquier mondial du nucléaire, selon l’AIE. Le rapport explique que « la sous-performance de l’industrie nucléaire dans ces pays » est illustré par un retard moyen de 7 ans sur les projets et des coûts 2,5 fois plus élevés qu’initialement prévus. « La géographie mondiale de l’industrie nucléaire change (…) depuis 1970, l’industrie nucléaire mondiale était dirigée par les États-Unis et l’Europe. (…) Dans cinq ans, la Chine dépassera les États-Unis et l’Union Européenne et deviendra la première puissance nucléaire mondiale », résume et prédit Fatih Birol.

La quasi-totalité des capacités d’enrichissement est détenue par quatre entreprises: la China National Nuclear Corporation (CNNC) (15%), le russe Rosatom (40%), Urenco (un consortium britanno-germano-néerlandais, 33%) et le français Orano (12%). «La Russie, seule, représente 40% de la capacité d’enrichissement mondiale, ce qui constitue un défi important», prévient Birol.

L’avènement des SMR

Le nucléaire se développement également via l’attrait grandissant pour les petits réacteurs modulaires, les SMR. Ils répondent aux besoins énergétiques des entreprises technologiques qui possèdent des data centers, travaillent avec l’IA et ont besoin d’électricité 24h/24 et 7 jours sur 7. « Les systèmes de petits réacteurs modulaires se développent dans le monde entier, en Chine, en Europe, aux États-Unis, au Canada (…) Dans 15 ans, le coût des SMR sera compétitif face à l’éolien offshore, les grands projets hydroélectriques », conclut le patron de l’AIE.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.