Des parlementaires et d’anciens dirigeants du monde de l’énergie ont pointé du doigt la politique énergétique programmée pour la période 2025-2035.
Les parlementaires signataires incitent le gouvernement à revenir devant le Parlement pour faire voter cette feuille de route.

Le 1er avril des parlementaires ainsi que d’anciens dirigeants du monde de l’énergie ont pointé du doigt la politique énergétique programmée pour la période 2025-2035.

Un PPE3 qui ne reflète pas la réalité

« Nous refusons que l’énergie devienne le nouveau marqueur d’une impuissance publique ou le terreau d’une colère populaire ». C’est par ces mots forts qu’un collectif de députés, sénateurs et anciens dirigeants du secteur de l’énergie (ex-EDF et ex-RTE, entre autres) ont décidé d’entamer leur adresse au gouvernement. Dans les prochains jours est en effet attendue la parution du Programme pluriannuel de l’Energie (PPE 3) qui décline la feuille de route énergétique de la nation avec les objectifs de production et de consommation de l’énergie sur la période 2025-2035. La neutralité de carbone nette d’ici 2050 étant le but ultime.

Les signataires de cet appel interpellent le gouvernement sur le fait que les objectifs du PPE3 ont été établis avant la crise de l’énergie et la guerre en Ukraine et ne reflètent donc plus la réalité actuelle : « [C’est] une trajectoire imposée, et non choisie. Une programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) conçue dans un autre monde – celui d’avant les crises, d’avant la guerre, d’avant l’explosion des factures ». Certains parlementaires vont jusqu’à s’inquiéter de la place conséquente laissée aux « énergies intermittentes » (photovoltaïque, éoliennes), dénonçant ce qu’ils appellent « l’idéologie du renouvelable ».

En lien avec cet article | Electricité : risque de surproduction

Une « trajectoire énergétique à 60 ans »

Députés et sénateurs incitent le gouvernement à revenir devant le Parlement pour faire voter cette feuille de route. Ils souhaitent aussi voir débattue à l’Assemblée nationale une proposition de loi, idée à laquelle Marc Ferracci, ministre de l’Industrie et de l’Energie, s’est dit ouvert.

Les parlementaires demandent, par ailleurs, le « maintien » d’un amendement de M. Alfandari adopté en commission à l’Assemblée nationale dans le cadre d’un projet de loi « simplification », posant les jalons d’un débat dans l’hémicycle sur la planification énergétique et inscrivant le principe d’une « trajectoire énergétique à 60 ans ».

Pour rappel, début mars, 160 sénateurs s’étaient déjà adressés au Premier ministre François Bayrou, via un courrier, pour exprimer leur opposition aux objectifs du PPE3.

Source : AFP

Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé