RTE confirme un hiver sous vigilance et change de méthode de surveillance
RTE confirme un hiver « sous vigilance », comme annoncé en début d’année. Le gestionnaire de réseau annonce également le lancement d’un nouveau dispositif pour informer sur la sécurité d’approvisionnement en électricité. Les analyses seront désormais présentées mois par mois, et réactualisées à fréquence mensuelle.
Un changement nécessaire compte tenu des évolutions
Les analyses saisonnières d’équilibre offre-demande s’appuyaient « traditionnellement » sur des indicateurs de « températures de vigilance ».
Il s’agissait de seuils à partir desquels pouvaient apparaître les premières tensions pour le système. Les résultats étaient ensuite présentés en une seule fois, généralement au mois de novembre.
Le nouveau dispositif de RTE permettra au contraire de préciser progressivement tout au long de l’hiver 2021-2022 le niveau de sécurité d’approvisionnement en électricité, en prenant en compte des informations à la fois plus précises et variées.
L’essor des EnR appelle à davantage de finesse d’analyse
« L’évolution du contexte sur la sécurité d’approvisionnement en électricité au cours des dernières années plaide désormais pour un dispositif d’analyse de risque plus fin et glissant afin de donner une information plus pertinente. » explique RTE.
L’équilibre offre-demande en électricité pendant l’hiver continue, bien sûr, de dépendre des conditions de température, mais pas seulement. Il doit dorénavant intégrer le développement des énergies renouvelables et leur forte sensibilité de la production aux aléas météorologiques. RTE souligne par exemple la forte variabilité de l’éolien : « S’agissant des conditions de vent, les prévisions météorologiques deviennent par ailleurs stables à l’échelle de quelques jours seulement »
Les aléas de la disponibilité du parc nucléaire
« La disponibilité hivernale du parc nucléaire s’est dégradée ces dernières années. » RTE souligne que les opérations de maintenance ont tendance à s’allonger, avec des dates de remises en service des réacteurs souvent repoussées de quelques jours, quand ce n’est pas de quelques semaines.
Forcément, « l’évaluation de la disponibilité prévisionnelle est plus délicate et doit être réévaluée plus fréquemment. » Sans compter que les délais imposés par les visites décennales s’ajoutent à ce calendrier qui s’étire.
Pour cet hiver typiquement, « Bien qu’elle soit revenue à hauteur des niveaux historiques au cours de l’été, la disponibilité prévisionnelle des réacteurs nucléaires pour le prochain hiver apparait très basse et proche (voire légèrement en deçà) de celle de l’hiver dernier, et donc nettement inférieure aux niveaux observés avant la crise sanitaire. »
Un hiver sous vigilance
L’analyse réactualisée à mi-novembre pour le prochain hiver confirme une vigilance particulière, avec une tendance à l’accentuation du niveau de risque, principalement sous les effets conjugués de l’incident touchant l’une des interconnexions entre la France et la Grande-Bretagne et de la densification du calendrier des arrêts du parc nucléaire.
L’hiver à venir est ainsi marqué par une probabilité d’appels aux moyens «post marché» supérieure à la norme. « Aucune difficulté n’est toutefois à prévoir si les conditions météorologiques (température et vent) restent normales pour la saison. » rassure néanmoins RTE. Des risques de tension pourraient cependant apparaitre en janvier et février 2022.
Des précisions à venir
RTE actualisera et précisera ce diagnostic à travers deux nouvelles publications entre fin décembre 2021 et fin janvier 2022. Elles intégreront les dernières informations disponibles sur les indisponibilités des réacteurs nucléaires, les dernières prévisions météorologiques et l’évolution de la situation énergétique en Europe. « Ce sont elles qui feront référence quant à l’évaluation du risque sur les mois de janvier et février. »