Jeudi, les représentants de l’énergie solaire ont alerté le gouvernement sur la nécessité de conserver les aides au photovoltaïque sur le bâtiment.
Le projet du gouvernement pourrait "tuer dans l'oeuf, toute vélléité de réindustrialisation", selon la FBB.

Le 13 février les représentants de l’énergie solaire et du renouvelable ont alerté le gouvernement sur la nécessité de conserver les aides au photovoltaïque sur le bâtiment.

« Maintenir le cadre tarifaire actuel »

Jeudi 13 février, les représentants des énergies solaires ont demandé au gouvernement de revenir sur sa décision de recentrer son soutien au déploiement du photovoltaïque. « Le gouvernement envisage de réduire, de façon rétroactive au 1er février, les niveaux de soutien aux projets solaires d’une puissance inférieure à 500 kWc (segment dit ‘S21’), d’une manière telle que plus aucun projet ne sera viable économiquement en 2025 », affirment le Syndicat des énergies renouvelables (SER) et Enerplan, représentant les professionnels de l’énergie solaire.

Ainsi, la filière demande au gouvernement de « revenir sur sa position en maintenant le cadre tarifaire actuel » pour les projets d’une puissance inférieure à 500 kWc, le temps qu’un nouveau mécanisme se mette en place.

« Conséquences lourdes », pour artisans et entrepreneurs

La veille de cette demande, le ministère de l’Energie avait présenté son projet de recentrage du soutien au photovoltaïque au segment 100-500 kWc qui a connu « un fort dynamisme sur les dernières années ». Le mécanisme de soutien sera adapté « pour préserver l’équilibre économique des projets, tout en maîtrisant la dépense publique ». L’arrêté prévoit que les aides sur le segment 0-9 kWc seront recentrées sur l’autoconsommation « afin d’offrir à nos concitoyens une résilience face aux variations des prix de l’électricité ».

La réponse des forces vives du secteur ne s’est donc pas fait attendre : « Ces évolutions annoncées reviennent à mettre un coup d’arrêt brusque à tous les futurs projets solaires sur les moyennes toitures et les ombrières de parking à court terme, mettant ainsi en risque la viabilité de centaines d’entreprises et de milliers d’emplois », critique Daniel Bour, président d’Enerplan. Ce-dernier a conclu : « Le dynamisme du segment S21 est brutalement cassé dans son élan. Cet arrêt brutal n’est pas acceptable ».

Même son de cloche chez le groupement des métiers du photovoltaïque de la Fédération française du bâtiment (FBB), qui a critiqué à son tour la décision gouvernementale en dénonçant les « conséquences immédiates et lourdes » pour les artisans et entrepreneurs qui devront réduire leur activité photovoltaïque, « créant ainsi des pertes d’emplois et un manque à gagner des rentrées fiscales pour l’Etat ».

Pour Olivier Salleron, président de la FBB, il faut « remettre en cause le cadre réglementaire en vigueur, qui est en train de faire ses preuves, revient à rater une nouvelle fois le virage de la solarisation résolue de nos actifs immobiliers, tuant dans l’œuf toute velléité de réindustrialisation ! ».

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.