Transition énergétique : le retard pourrait coûter cher à la France
Dans un rapport publié le 6 décembre dernier, l’ADEME met en garde contre le retard pris dans la mise en œuvre d’une politique de transition énergétique. Cet attentisme pourrait coûter à la France jusqu’à 50 milliards de dollars par an entre 2030 et 2050.
« Agir d’urgence pour préserver l’économie »
L’ADEME le dit sans détour, il faut « agir d’urgence pour préserver l’économie ». Retarder la transition énergétique détruira une partie de la richesse du pays, selon l’agence. Le maintien des politiques énergétiques existantes et l’exploitation inchangée des énergies fossiles entrainerait quelque 1 100 milliards de dollars d’actifs échoués -c’est-à-dire qui ont perdu leur valeur en raison de la transition énergétique- d’ici 2050, soit près de 50 milliards de dollars par an entre 2030 et 2050.
Ce retard conduirait à une palette de conséquences négatives importantes.
Conséquences macroéconomiques
- Perte de 1,5 point de PIB en 2030, soit 40 milliards d’euros sur la base du PIB 2022.
- Perte de 5 points du PIB en 2050.
- 7 points de PIB annuels par rapport à une transition énergétique ordonnée.
Conséquences sur le marché du travail
- Perte de productivité.
- Retard dans la formation des travailleurs.
- Frictions dans les facteurs de production, qui vont « peser sur le verdissement des énergies et sur le marché du capital avec une baisse de la valeur d’actifs physiques et financiers dans le bâtiment, les secteurs extractifs, la production d’énergie et l’industrie »
Conséquences sur les risques physiques et les risques de transition liés au climat
- Événements climatiques chroniques ou aigus
- Baisse des rendements agricoles.
- Catastrophes affectant le commerce extérieur, les exportations ainsi que les chaines d’approvisionnement.
- Températures grimpant de 3,5°C d’ici la fin du siècle.
- Risques liés au processus d’ajustement vers une économie bas carbone.
Les préconisations de l’ADEME
Pour l’agence, l’immobilisme relatif à la transition énergétique pourrait installer les pouvoirs publics dans une situation de réaction plutôt que d’action en imposant des politiques dans la hâte pour rattraper leur retard sur des engagements de long terme et permettre de conserver la hausse des températures sous les 2°C par rapport à la période préindustrielle.
D’après l’ADEME, l’idéal serait que les pouvoirs publics élaborent des actions de transition ordonnées, avec « la mise en œuvre, dès à présent, de politiques progressives afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 ».