l’UFE propose 50 mesures pour renforcer la compétitivité économique et la souveraineté énergétique du pays.

A l’heure de l’électrification des usages, l’Union française de l’électricité (UFE) propose 50 mesures pour renforcer la compétitivité économique et la souveraineté énergétique du pays.

Une électricité à 95 % bas carbone… mais 60 % de l’énergie encore fossile et importée

Voiture électrique, industrie, logement : l’UFE, qui fédère l’ensemble de la filière électrique, a présenté lundi un plan articulé autour de 50 mesures destinées à “électrifier la France”. Objectif affiché : réduire la dépendance nationale aux énergies fossiles importées, tout en renforçant la compétitivité économique et la souveraineté énergétique du pays.

Le diagnostic posé par la filière met en lumière un paradoxe persistant. La France produit une électricité à 95 % bas carbone, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, mais près de 60 % de l’énergie totale consommée repose encore sur le gaz et le pétrole, largement importés. Une situation qui alourdit la facture énergétique nationale, estimée entre 50 et 70 milliards d’euros par an, tout en contribuant au réchauffement climatique.

Dans ce contexte, l’UFE appelle à accélérer l’électrification des usages, définie comme le remplacement des énergies fossiles par de l’électricité décarbonée dans les secteurs les plus consommateurs : transports, bâtiments et industrie.  « Ce plan stratégique vise à renforcer la compétitivité de notre économie, améliorer le pouvoir d’achat des ménages, tenir nos engagements climatiques, tout en assurant la soutenabilité des finances publiques et la souveraineté énergétique », souligne l’UFE, dans son document de présentation.

Un cap politique toujours en attente

La stratégie de l’UFE s’inscrit dans le cadre plus large de la PPE3, censée fixer la trajectoire énergétique française pour les dix prochaines années. Sa publication, retardée depuis plus de deux ans, reste suspendue à de profondes divergences politiques, notamment sur le partage entre nucléaire et énergies renouvelables.

Dans l’intervalle, le gouvernement reconnaît la nécessité d’un signal fort. Profitant d’un contexte de production électrique abondante, l’exécutif souhaite adosser la future PPE à un « grand plan autour de l’électrification des usages », avec des annonces attendues au début de l’année prochaine, selon Matignon.

L’UFE entend alimenter ce chantier avec des propositions concrètes : réduction de la fiscalité sur l’électricité, aujourd’hui moins favorable que celle du gaz, création d’un guichet unique pour accompagner les industriels dans l’électrification de leurs sites, planification du déploiement des pompes à chaleur, ou encore reconnaissance de la mobilité électrique comme solution de référence.

Parmi les mesures les plus originales figure la généralisation d’un « permis de conduire électrique ». Celui-ci serait moins coûteux qu’un permis classique, grâce à un prix de la recharge inférieur à celui des carburants et à la mise en place d’un prêt à taux zéro pour financer des véhicules électriques à double commande dans les auto-écoles. La fédération propose également d’étendre ce prêt à taux zéro à l’acquisition d’un premier véhicule électrique en leasing.

Avec ce plan, la filière électrique cherche à imposer l’électrification non plus comme une option, mais comme un levier central de la transition énergétique, industrielle et économique française.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.