ADEME : nouvelle stratégie pour accélérer la transition énergétique
Alors que la transition énergétique piétine par endroits, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie a décidé de briser sa logique des appels à projets pour la relancer.
Gommer les contraintes
« Malgré l’existence de nombreux dispositifs de financement en faveur de la transition territoriale, les temps de mise en œuvre sont beaucoup trop longs et en décalage avec l’urgence climatique ». C’est en ces termes que Sylvain Waserman, président de l’ADEME a décrit les difficultés rencontrées par les régions dans la mise en place de projets destinés à la transition énergétique. Les obstacles, qu’ils soient techniques, juridiques, réglementaires, économiques, sont nombreux.
En réponse à cette situation, l’agence a décidé, avec la complicité de la région Normandie, de lancer une expérience pilote regroupant cinq intercommunalités (Fécamp, Granville, Bernay, Courseulles-sur-Mer, Argentan) au sein desquelles les appels à projets, jugés trop contraignants par les élus, ne seront plus la marche à suivre. Les communautés de communes auront carte blanche pour proposer jusqu’à cinq projets chacune.
Deux ans d’expérimentation
Parmi les avantages liés à cette nouvelle stratégie, la possibilité pour les élus de ne pas avoir à adapter leurs projets à des critères – mais bien l’inverse. Par exemple, le soutien financier sera sur mesure sans taux de subventions arrêtés en amont. « Les régimes de financement se caleront en fonction des actions. On prend le contrepied de la démarche classique par une approche en pyramide inversée », se félicite le président de la région, Hervé Morin. Certains comme le président de l’intercommunalité de Cœur Côte de Nacre (Calvados), Thierry Lefort, y voient un moyen de « se défaire des opportunismes financiers ». Aussi, cette expérimentation inclut une promesse d’accompagnement sur le long-cours par des experts : « Pour monter, par exemple, une communauté énergétique de citoyens comme nous le souhaitons, il faut une solide aide juridique et technique », explique Frédéric Leveillé, président d’Argentan Intercom.
Si la tentative s’avère fructueuse, la nouvelle approche pourrait s’appliquer à tout le territoire. L’ADEME Normandie se donne deux ans, maximum pour observer les résultats et juger de l’efficacité du dispositif. « On doit prouver par l’exemple que cette approche accélère la transition », précise son président.
Source : La Tribune