L’activité de la première économie du continent a, contre toute attente, reculé au deuxième trimestre, s’installant en position de lanterne rouge de la zone euro.

Un recul qui surprend

Le repli de 0,1% du PIB, annoncé mardi par l’Office national des statistiques, met un coup d’arrêt à la légère reprise entamée au début de l’année, avec une progression de 0,2% au premier trimestre faisant suite à une chute de 0,3% sur l’ensemble de 2023.

Les chiffres du printemps constituent une surprise : les analystes de la plateforme financière Factset tablaient sur une croissance de 0,1%. Sur un an, l’activité recule également de 0,1%.

La première économie européenne fait moins bien que ses voisins. Les PIB de la France, de l’Espagne et de l’Italie, également publiés mardi, ont ainsi respectivement connu une hausse de 0,3%, 0,8% et 0,2%.

Autre mauvaise nouvelle : l’inflation a accéléré en juillet, remontant de 0,1 point à 2,3%, après avoir pourtant reculé de 0,2 point en juin, selon des chiffres publiés mardi.

L’industrie n’arrive pas à se redresser

« La production ne démarre pas, l’utilisation des capacités diminue, les exportations s’affaiblissent et les nouvelles commandes dans l’industrie sont en berne », a résumé mardi l’organisation des chambres de commerce DIHK.

L’Allemagne souffre depuis deux ans des difficultés de son industrie exportatrice, pilier de son modèle économique, qui pâtit des coûts élevés de l’énergie, du renchérissement du crédit, d’une faible demande domestique et surtout des difficultés du commerce international.

Les différends croissent, en interne comme à l’international

Avec ces difficultés, le pays a progressivement cédé son rôle de locomotive de la zone euro, au point que ressurgit le spectre de l’  « homme malade de l’Europe », expression qui fut employé à la fin des années 1990 après le contrecoup économique de la réunification du pays.

Par ailleurs, « Les divergences s’accentuent, l’Allemagne est à la traîne alors que des pays comme la France et l’Espagne bénéficient d’une reprise décente », explique Carsten Brzeski, analyste pour la banque ING.

L’économie allemande bénéficiait pourtant depuis le début de l’année du fort ralentissement de l’inflation, ayant permis une première baisse des taux de la BCE. Mais cela n’a pas suffit à pérenniser la reprise, alors que l’essoufflement de la croissance chinoise, un client essentiel de l’industrie, pèse.

La production industrielle et les exportations ont ainsi chuté de façon inattendue en mai, respectivement de 2,5% et 3,6% sur un mois.

A cela s’ajoutent des problèmes structurels qui s’aggravent, notamment le manque de mains d’oeuvre.

Cette morosité est de nature à accroître les divisions déjà importantes sur la politique budgétaire des partis de la coalition gouvernementale au pouvoir, qui réunit Verts, libéraux et sociaux-démocrates.

(Source © Agence France-Presse)

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.