Saviez-vous que les prix de l’électricité pour les entreprises restent en moyenne supérieurs d’environ 20 % à leur niveau de 2021 ? Cette réalité illustre la nouvelle normalité d’un marché durablement instable, où chaque décision d’achat pèse directement sur la compétitivité.

Une instabilité devenue structurelle

La crise énergétique de 2021–2023 a marqué les esprits. Après avoir atteint des sommets historiques en 2022, les prix ont reflué. Cependant, ils restent instables, sous l’effet de facteurs géopolitiques, climatiques ou techniques.

Surtout, il n’y aura pas de retour aux niveaux d’avant 2021 : transition énergétique, électrification des usages et dépendance aux importations maintiennent des prix structurellement instables.

À cela s’ajoute un point de bascule en électricité : la fin de l’ARENH le 31 décembre 2025. Dès 2026, les entreprises seront exposées à 100 % aux prix de marché.

Dans ce contexte, anticiper le renouvellement de ses contrats d’énergie ne concerne plus seulement les industries électro-intensives mais bien le tissu économique français dans son ensemble.

Pour autant, nombreuses sont les entreprises à ne se saisir de cette problématique que peu de temps avant leurs échéances de contrat.

Acheter tard : une prise de risque budgétaire

Pourtant, reporter sa décision à J-60 ou J-30 avant la date d’échéance, c’est perdre la maîtrise du processus.

Subir le prix du moment et passer à côté d’opportunités

Acheter à l’approche de l’échéance revient à dépendre du niveau du marché du moment, sans possibilité d’étaler les prises de position ni de profiter des fenêtres de fixation favorables identifiées en amont. Pire encore, vous vous exposez au risque d’acheter lors d’un pic de marché déclenché par des tensions hivernales, une crise géopolitique soudaine ou un incident technique majeur.

Accepter un contrat moins protecteur

La pression du temps conduit également à accepter des clauses contractuelles défavorables. Conditions de facturation désavantageuses, délais de paiement contraints, clauses de pénalités mal calibrées en cas de dépassement ou de sous-consommation : autant de contraintes qui vous lieront pour plusieurs années. Dans l’urgence, l’analyse juridique approfondie passe au second plan, exposant votre entreprise à des contrats peu protecteurs.

Perdre toute visibilité budgétaire

Sans anticipation, il devient difficile d’intégrer correctement la dépense énergie dans les prévisions financières. La marge devient instable, l’entreprise peine à tenir ses engagements prix, les écarts budgétaires deviennent difficiles à justifier et la capacité à absorber les hausses inattendues est affectée.

Anticiper ses achats d’énergie : un levier de performance

Lisser l’exposition prix par une gestion active des positions

Anticiper les achats d’énergie permet de sortir d’une logique de décision ponctuelle pour adopter une gestion active des positions de marché. En étalant les prises de couverture sur plusieurs mois, l’entreprise réduit son exposition aux points hauts, diversifie ses niveaux de prix et construit un coût moyen plus représentatif des conditions de marché.

Le recours à des produits de couverture (blocs, trimestres, calendaires) et l’identification de fenêtres de fixation adaptées permettent de limiter le risque de concentration sur un seul scénario de prix.

Construire un contrat adapté à ses besoins

Le temps long offre aussi la possibilité de travailler finement le cadre contractuel : durée d’engagement, indexation, modalités de paiement, conditions de sortie. Le contrat n’est plus subi dans l’urgence ; il devient un instrument de sécurisation, aligné avec les contraintes opérationnelles et financières de l’entreprise.

Sécuriser la trajectoire financière et préserver la marge

Une stratégie anticipée apporte une visibilité budgétaire indispensable à la planification financière. Elle stabilise les charges d’énergie, sécurise la marge opérationnelle et renforce la capacité de l’entreprise à absorber des chocs exogènes.

Pour les activités énergivores, des écarts de quelques dizaines d’euros par MWh peuvent avoir un impact direct sur l’EBITDA. Les entreprises ayant couvert une partie de leurs volumes en amont conservent une trajectoire de coûts maîtrisée. 

Intégrer l’énergie dans un cadre structuré de gestion des risques

L’énergie est désormais traitée comme un risque financier à part entière. Anticiper les achats revient à formaliser une politique de couverture : cartographie des contrats et des profils de consommation, mesure des expositions, définition de règles de gouvernance (ratios de couverture, horizons de décision, seuils d’intervention).

Des stratégies graduelles (couverture de 10 à 20 % des volumes à différents moments) réduisent la dépendance au “bon timing” et construisent un coût moyen robuste.

Se recentrer sur son cœur de métier grâce à l’expertise

Anticiper efficacement les achats d’énergie implique une veille continue, des outils d’analyse avancés et une lecture fine des marchés, difficilement mobilisables en interne sur la durée. S’appuyer sur un expert permet de structurer la décision, d’alléger la pression liée aux échéances contractuelles et de sécuriser les arbitrages.

Opéra Énergie accompagne les entreprises sur l’ensemble du processus : analyse des consommations, construction d’une stratégie d’achat sur mesure, consultation et mise en concurrence des fournisseurs, sécurisation contractuelle. Cet accompagnement repose sur la maîtrise des produits de couverture, l’intégration des évolutions réglementaires(fin de l’ARENH, VNU, accises, CEE, CPB, mécanisme de capacité…), une veille quotidienne des marchés appuyée par des outils de modélisation et d’alertes, ainsi qu’un encadrement juridique rigoureux des contrats.

Avec une démarche anticipée et accompagnée, l’entreprise décide ainsi du bon moment pour agir. Le marché ne décide plus à sa place.

Charlotte Martin Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.