ArcelorMittal interpelle Bruxelles pour la compétitivité de l’acier européen
Des garanties demandées pour avancer sur la décarbonation
Le sidérurgiste ArcelorMittal a demandé à l’Union européenne, ce lundi 25 novembre, de protéger la compétitivité de l’acier européen, en mettant dans la balance ses projets de décarbonation sur le continent et les milliards d’euros d’investissements à la clé.
Une prise de parole qui fait suite à la mise en arrêt de son projet de décarbonation à l’usine de Dunkerque.
« Pour moi, Mittal est en train de jouer un coup de poker au niveau de la Commission européenne. Il est en train de mettre la pression maximale avec les dizaines de milliers d’emplois derrière », a déclaré lundi à l’AFP Gaëtan Lecocq , secrétaire général de la CGT à ArcelorMittal Dunkerque.
Le groupe souhaite notamment connaitre le détail du « plan acier » européen : ce projet, actuellement en discussion à Bruxelles, devrait figurer à l’ordre du jour du « conseil compétitivité » prévu jeudi 28 novembre.
ArcelorMittal plaide également pour l’instauration d’un « mécanisme d’ajustement carbone aux frontières efficace », ainsi que pour la mise en place de « mesures de défense commerciale plus robustes ».
Des investissements stratégiques
En France, ArcelorMittal prévoit des projets de décarbonation représentant un investissement d’environ 1,8 milliard d’euros. 850 millions devraient être financés par des aides publiques françaises validées par l’Union européenne, à condition que ces projets soient réalisés.
Ces initiatives s’étendent également à d’autres pays européens : l’Union européenne a validé 1,3 milliard d’euros d’aides publiques pour des projets en Allemagne, 460 millions en Espagne et 280 millions en Belgique.
« Le marché dans lequel nous opérons est difficile, et les nombreuses incertitudes politiques et réglementaires impactent fortement notre industrie », a déclaré le groupe, évoquant « une concurrence extra-européenne déloyale ».
Malgré ces défis, ArcelorMittal réaffirme son engagement envers la décarbonation en Europe. Mais le groupe insiste, il attend des clarifications de Bruxelles pour finaliser ses choix d’investissement. « Ces projets représentent des investissements de plusieurs milliards d’euros, qui détermineront l’avenir de notre groupe pour les décennies à venir » a-t-il expliqué.
(Source @AFP)