Budget 2025 : 1,55 milliard en plus pour décarboner l’industrie
Le gouvernement français a présenté mardi 12 novembre un amendement au budget 2025, qui alloue 1,55 milliard d’euros à la décarbonation industrielle. Cette initiative, annoncée par le ministre de l’Économie Antoine Armand, arrive dans un contexte budgétaire pourtant contraint.
Une enveloppe supplémentaire pour soutenir la réindustrialisation française
L’amendement a reçu le soutien de Roland Lescure, vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie, qui avait cosigné une tribune avec des élus de différentes sensibilités politiques pour défendre le maintien de ces aides.
Cette enveloppe vise plusieurs objectifs :
- Atteindre les objectifs nationaux et européens à horizon 2030 en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre
- Financer des projets industriels verts (batteries, électrolyseurs, captage de CO2)
- Préserver la pérennité et la compétitivité de sites industriels français « sur des secteurs très émetteurs dans la durée, alors qu’ils sont soumis à une forte concurrence internationale, pouvant profiter du caractère moins-disant en matière environnementale, sociale et sur le prix du carbone »
Une concurrence accrue
Le ministère de l’Économie a déjà identifié 81 projets majeurs de décarbonation, avec une attention particulière portée aux 50 sites représentant environ 60% des émissions industrielles. Cette mesure s’inscrit dans la continuité du pacte proposé par Emmanuel Macron fin 2022, qui promettait 10 milliards d’euros d’aide publique aux sites les plus polluants.
Le contexte économique actuel rend cette mesure d’autant plus nécessaire, notamment face à la concurrence chinoise et aux défis de compétitivité soulignés récemment par des dirigeants industriels comme Florent Menegaux, président de Michelin.
L’effort total pour décarboner l’industrie française s’élève entre 50 et 70 milliards d’euros sur sept ans, combinant investissements privés et publics. Pour illustrer l’importance de ces enjeux, le ministre Armand prévoit une visite à Fos-sur-Mer, deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2 en France après Dunkerque.
