La centrale nucléaire de Gravelines à nouveau pointée du doigt par l’ASN
Le mardi 20 juin, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a épinglé, pour la troisième année consécutive, la centrale nucléaire de Gravelines pour de mauvaises performances concernant la sûreté et la radioprotection.
Les points noirs de 2022
Du fait de l’été chaud et sec, la centrale de Gravelines a fait l’objet d’une vigilance accrue. En cause : la température de l’eau rejetée dans la Mer du Nord, qui a frôlé les +12°C (à savoir la limite fixée de différence de température avec l’eau prélevée).
La centrale a enregistré 841 jours d’arrêt en cumulé sur les 6 réacteurs, contre les 405 jours estimés sur l’année. La maintenance des réacteurs, qui pour les plus anciens ont été mis en service il y a 43 ans, est la raison principale de ces arrêts.
Par ailleurs, un « nombre important d’événements significatifs » a été constaté par l’Autorité. 12 événements classés niveau 1 sur l’échelle internationale des événements nucléaires ont été notés dont 3 d’entre eux étaient liés à la radioprotection.
Enfin, le nombre d’accidents du travail est resté élevé, comparativement à l’année 2021. Ces accidents sont dus à des comportements individuels ou des organisations du travail ne respectant pas certaines règles vitales.
Aucun progrès significatif
« La situation, les années précédentes, n’était pas très satisfaisante et on n’a pas constaté, en 2022, de progrès importants », analyse Rémy Zmyslony, chef de la division de Lille de l’ASN, dans un communiqué.
Par exemple, un statu quo s’observe sur « la rigueur d’intervention », domaine dans lequel l’ASN attendait pourtant des améliorations.
De maigres sources de satisfaction
Sur la question de la rigueur d’intervention, précisément, EDF a établi et mis en action un plan qui « a commencé à porter ses fruits », selon Rémy Zmyslony.
Quant à la situation environnementale : malgré la vigilance sur la température de l’eau rejetée, la centrale de Gravelines a été moins fragilisée par l’été que d’autres centrales du pays. Ses performances en matière de protection de l’environnement ont rejoint « l’appréciation générale », d’après le chef de la division de Lille.
Enfin, EDF prévoit la construction de réacteurs de nouvelle génération EPR 2.