Climat : menace sur la capacité de régulation des forêts françaises
Une récente étude soulève des inquiétudes quant à la capacité future des forêts françaises à maintenir leur rôle essentiel de régulateurs du climat. Selon des recherches effectuées par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) et l’Institut technologique FCBA, le stockage du carbone par les forêts françaises, crucial dans la lutte contre le changement climatique, est en baisse constante et devrait continuer à se détériorer au cours des prochaines décennies.
Scénarios de séquestration du carbone
L’étude a analysé divers scénarios qui prennent en compte les effets du changement climatique, les niveaux de récolte du bois, et la possibilité d’une reforestation massive. Il en ressort que, de 2020 à 2050, la capacité de séquestration du carbone des forêts françaises pourrait considérablement fluctuer. Dans un scénario optimiste, la forêt pourrait séquestrer jusqu’à 40 millions de tonnes d’équivalent CO2 par an, tandis que dans un scénario pessimiste, ce chiffre pourrait chuter à seulement 3 millions de tonnes.
Déclin progressif du stockage du CO2
Le rôle des forêts françaises dans le stockage du CO2 a significativement diminué ces dernières années, un déclin illustré par la réduction de moitié de cette capacité entre 2010 et 2019, avec une séquestration annuelle moyenne tombée à environ 30 millions de tonnes. En 2022, cette capacité a encore baissé pour atteindre seulement 16,9 millions de tonnes d’équivalent CO2, bien loin des 41 millions prévus par la feuille de route officielle de la France.
La principale cause de cette baisse est la surexploitation des forêts, exacerbée par les pressions croissantes du changement climatique. Ces facteurs augmentent les risques d’incendies, d’infestations de nuisibles et de sécheresses, menaçant ainsi la résilience et le rôle vital de ces écosystèmes pour le climat et la biodiversité.
Une contribution fluctuante mais essentielle
Malgré ces défis, l’IGN et le FCBA maintiennent que, dans la plupart des cas, la contribution des forêts au bilan carbone de la France devrait rester globalement positive, bien qu’elle variera considérablement d’année en année. L’étude met en garde contre la possibilité que certains écosystèmes forestiers, hors sols, puissent parfois basculer de puits de carbone à sources de carbone.
Cette étude est destinée à guider les politiques publiques en matière de gestion forestière, soulignant l’urgence de développer des stratégies adaptées pour préserver et renforcer le rôle des forêts en tant que régulateurs naturels du climat. Ces résultats pressent les décideurs à prendre des mesures pour contrer les effets délétères du changement climatique sur les forêts françaises, essentielles à l’équilibre écologique et climatique du pays.