Conflit russo-ukrainien : Nord Stream II sur la sellette, quel impact sur les marchés ?
En cas de conflit ouvert, l’Occident sanctionnera
Berlin se positionne : si la Russie venait à envahir l’Ukraine, les mesures de représailles seraient immédiates. L’Allemagne annonce ainsi travailler, en collaboration avec ses alliés occidentaux, à un « paquet de sanctions fortes ». Parmi ces sanctions, la mise en service du gazoduc Nord Stream II, a commenté la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
« Mme Baerbock a néanmoins insisté sur la nécessité dans l’immédiat de se concentrer sur les négociations en cours pour tenter d’obtenir une désescalade de Moscou » rappelle l’AFP.
L’Europe peut-elle faire l’économie des importations de gaz russe ?
Le Think Thank Bruegel a publié une analyse sur les conséquences qu’entraineraient un arrêt des importations de gaz russe.
A court terme, l’Europe pourrait y faire face : « Jusqu’à l’été, l’UE serait probablement en mesure de survivre à une perturbation à grande échelle des approvisionnements en gaz russe » à condition qu’elle combine « une augmentation des importations de GNL (dans la mesure où cela est techniquement possible) et des mesures du côté de la demande, telles que la réduction du gaz industriel. »
En revanche, l’incidence économique serait loin d’être minime, « certains pays (les plus exposés au gaz russe et les moins interconnectés avec les autres pays de l’UE) [seraient contraints de] prendre des mesures d’urgence. »
A long terme, une réflexion s’impose, et sans plus attendre. « Du côté de l’offre, une certaine capacité d’importation de réserve est disponible, mais atteindre l’échelle requise pour remplacer entièrement les volumes russes serait au mieux très coûteux, et au pire physiquement impossible. »
Il s’agirait de résoudre les contraintes de capacité de liquéfaction, une problématique mondiale, d’agir sur les obligations qui régissent le marché du GNL et d’être attractifs financièrement afin d’éviter que les cargaisons ne se détournent des terminaux européens. Sans compter « les répercussions sur les prix et des effets de second tour sur les pays les plus pauvres. »
Le cercle de réflexion préconise à l’UE de travailler sans plus tarder à des mesures liées à la demande tout en avertissant Bruxelles que ces changements pourraient être « douloureux » pour certains pays. « Des décisions difficiles et coûteuses devront être prises pour gérer la situation de manière ordonnée. »