Les coupes budgétaires s’intensifient : le gouvernement français en alerte
Le gouvernement français se lance dans une nouvelle série d’économies budgétaires, déclenchée par les appels répétés du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, à maîtriser le déficit public. Les récentes annonces du ministre laissent présager une période de rigueur financière.
Bercy veut réduire les dépenses publiques
Mercredi dernier, Bruno Le Maire a averti que le déficit public pour 2023 dépasserait considérablement l’objectif gouvernemental de 4,9%, principalement en raison de pertes de recettes fiscales de l’année précédente. Les dépenses de l’État subiront une coupe de 10 milliards d’euros en 2024, avec une ferme opposition à toute augmentation d’impôts.
Devant la commission des finances de l’Assemblée nationale, Bruno Le Maire a souligné la nécessité de restaurer l’équilibre budgétaire.
« Pour beaucoup, depuis longtemps, la dépense publique est la solution à tous nos problèmes. La dépense publique risque maintenant de devenir notre problème à tous », a déclaré Bruno Le Maire, auditionné mercredi par la commission des finances de l’Assemblée nationale.
« Nous devons prendre les décisions nécessaires pour rétablir à nouveau nos comptes publics », a-t-il ajouté.
Le gouvernement a revu à la baisse sa prévision de croissance économique pour 2024, passant de 1,4% à seulement 1%.
Charles-Henri Colombier, analyste chez Rexecode, a souligné la délicate situation du gouvernement, devant à la fois communiquer son plan de réduction du déficit aux partenaires européens et faire face aux élections européennes à venir. Cette période chargée accentue les pressions politiques et économiques sur le gouvernement.
Les premières coupes budgétaires touchent divers secteurs, de la cohésion des territoires à l’aide à la rénovation des logements. Cependant, d’autres dépenses, telles que l’aide aux agriculteurs et le soutien à l’Ukraine, pourraient grever davantage le budget.
Face à ces défis, le gouvernement vise à réaliser 20 milliards d’euros d’économies pour son budget 2025, soit plus que les 12 milliards initialement envisagés. Les prochaines mesures pourraient affecter les budgets des collectivités locales ainsi que les dépenses sociales, jusqu’ici préservées.
Bruno Le Maire insiste sur la nécessité pour la France de sortir de l’exception qui la rend incapable de réduire ses dépenses publiques. La voie vers la stabilité budgétaire semble semée d’obstacles, mais le gouvernement reste déterminé à poursuivre ses efforts d’austérité financière.