Le coût des nouveaux EPR va t-il flamber ?
Le projet de construction de six nouveaux réacteurs nucléaires EPR dépassera « significativement » les 51,7 milliards d’euros initialement prévus, selon Bruno Le Maire, ministre de l’Économie. Lors d’une audition parlementaire, il a indiqué que le coût était en cours de réévaluation sans fournir de détails spécifiques.
Les modalités de financement ne sont pas tranchées
Pour financer ce programme, le gouvernement, face à des déficits publics importants, envisage trois options. La première consiste à créer une société de projets avec une participation directe de l’État, bien que Le Maire ait noté que ce n’était pas le rôle de l’État d’être actionnaire. La deuxième option est une subvention directe, apportant des fonds immédiats à EDF mais augmentant le déficit et la dette publique. La troisième option est un système d’avance remboursable, évitant ainsi le risque de déficit.
EDF doit décider de l’investissement final pour la construction des six réacteurs d’ici la fin de l’année. Mercredi matin, le gouvernement a donné à EDF l’autorisation environnementale pour commencer les préparatifs de construction de la première paire d’EPR sur le site de Penly en Normandie.
En mars, Greenpeace a estimé que le coût de construction des EPR dépasserait probablement EUR 100 milliards, accusant EDF d’avoir systématiquement sous-estimé les budgets et les délais.
Une source officielle a également confirmé au média Montel que la révision des estimations d’EDF, mentionnée par « Les Échos » en mars, s’élève désormais bien à 67,4 milliards d’euros (en euros de 2020).
Toujours mercredi, le ministre Bruno Le Maire a exprimé des réserves quant à la construction de huit réacteurs supplémentaires après les six premiers, soulignant qu’EDF devait d’abord prouver sa capacité à respecter les délais et le budget pour ces premiers réacteurs.