Crise de l’énergie : l’exécutif annonce de nouvelles mesures
Alors que se profilent les législatives, Bercy a pris la parole sur l’un des sujets majeurs des élections : le pouvoir d’achat.
L’activité économique française se maintient
« Au 1er trimestre 2022, en dépit de la 5ème vague épidémique et de la dégradation de la situation internationale (guerre en Ukraine, confinement en Chine), l’activité économique est restée stable en France. » rassure le gouvernement. Certes, les ménages ont moins consommé mais les entreprises ont continué d’investir et la production industrielle est en hausse, « signe d’une résilience et d’une capacité d’adaptation des entreprises ».
Cependant, les perspectives de croissance pourraient être remises en cause par la guerre en Ukraine. « La forte hausse induite des prix des matières premières et de l’énergie vient peser sur l’activité en France et chez nos partenaires, notamment européens. » reconnait l’exécutif.
« Les conséquences de la guerre en Ukraine se reflètent directement dans les prix de marché du pétrole, en hausse de plus de 30 % par rapport à 2021 (de 80$ à 105$/bbl), du gaz (de 20 €/MWh en mars 2021 à plus de 100 €/MWh en mars 2022), de l’électricité et de certaines denrées agricoles essentielles, notamment le blé. »
Quelles mesures à venir pour protéger le pouvoir d’achat des Français ?
Bercy rappelle les différentes mesures déjà mises en place.
Une inflation contenue
Le blocage des prix du gaz et de l’électricité notamment, qui a permis d’éviter des hausses de +80 % sur le gaz et de +35 % sur l’électricité. A ce blocage tarifaire est venue s’ajouter une remise sur les carburants de 15 c€/L HT.
Autant d’actions qui ont permis à la France d’éviter 2 points d’inflation, selon l’estimation de l’INSEE publiée le 9 mai. L’inflation française en avril s’est établie à 4,8 % en avril : pour comparaison, le taux d’inflation est de 6,2 % en Italie, 7,4 % en Allemagne, et 8,4 % en Espagne.
Des aides massives envers les entreprises énergivores
Le Gouvernement rappelle aussi que des subventions seront versées en juin aux entreprises les plus affectés par la flambée des prix de l’énergie. « Ces aides directes, temporaires et ciblées, bénéficieront aux entreprises dont les dépenses de gaz et d’électricité représentent une part élevée des charges (au moins 3 % du chiffre d’affaires) et qui connaissent une baisse de leur excédent brut d’exploitation. » De même, des aides supplémentaires sont proposées aux secteurs de la pêche, de l’agriculture, des transports routiers et du BTP pour faire face à la hausse des coûts de l’énergie et de leurs intrants.
Il faut cependant faire plus face à la crise
L’inflation continuant de progresser, des mesures supplémentaires s’imposent. Le Gouvernement annonce ainsi la prolongation du bouclier tarifaire jusqu’à fin 2022. « Sur le gaz et l’électricité, l’objectif est de garantir des prix à la consommation d’énergie à des niveaux abordables, malgré des prix de marché qui se maintiennent à des niveaux extrêmement élevés. » explique Bercy. Sur les carburants, la remise de 15 c€/L HT sera prolongée avant de laisser place à un dispositif « pérenne » et « ciblé ». Il prendra en compte les critères de revenus et d’utilisation du véhicule dans un cadre professionnel.
L’exécutif souhaite également faire bouger les lignes au niveau de l’UE et porter une refonte du marché européen de l’électricité. Un objectif : rapprocher les prix de l’électricité de ses coûts de production.
La résilience de la France passera par sa transition énergétique
Des réponses de court terme ne peuvent pas suffire à contenir la hausse des prix de l’énergie, dont la raison est aussi bien conjoncturelle que structurelle. La France doit changer et accélérer sa transition énergétique. En particulier, la rénovation thermique des bâtiments, la transition vers les véhicules électriques et la décarbonation de l’industrie seront approfondies. Le gouvernement veut aussi simplifier la réglementation française, pour favoriser les investissements verts. « En parallèle, la Présidence française de l’Union européenne continuera de porter ces enjeux au niveau européen ».
A l’issue du prochain Conseil européen, ( 30 et 31 mai) des décisions devraient être prises pour renforcer la souveraineté industrielle et l’indépendance énergétique de l’Union.