Décarbonation bâtiment : le gaz renouvelable a un rôle à jouer plaident les professionnels
En tant que deuxième secteur consommateur d’énergie en France, avec plus de 40% des consommations et 20% des émissions de gaz à effet de serre, le bâtiment jouera un rôle crucial dans l’atteinte de la neutralité carbone à 2050.
Coénove, association regroupant des acteurs majeurs de l’efficacité énergétique dans le bâtiment, réaffirme son ambition et ses propositions pour décarboner ce secteur, à l’approche de nouvelles lois et règlementations structurantes.
Il faut décarboner les usages du gaz, mais ne pas exclure le gaz
L’année 2023 a été marquée par le débat sur l’interdiction des chaudières à gaz. Coénove a plaidé pour une approche plus nuancée, soulignant l’impact d’une telle mesure sur le pouvoir d’achat, les finances publiques et la sécurité d’approvisionnement.
Le gaz alimente actuellement un tiers des maisons et la moitié des appartements, ce qui représente 11 millions de ménages. Comparativement, le coût d’acquisition d’une Pompe à Chaleur (PAC) oscille entre 12 000 et 15 000 euros, tandis qu’une chaudière à gaz coûte entre 4 000 et 6 000 euros. En outre, les coûts annuels d’entretien et de maintenance des PAC sont presque deux fois plus élevés, comme le souligne l’observatoire du SYNASAV lancé en novembre 2023. En effet, le coût total annuel, incluant l’entretien, les réparations, les pièces et la main d’œuvre, s’élève à 257,35 € TTC pour une chaudière, contre 401,31 € TTC pour une PAC.
L’organisation met en avant le développement des gaz renouvelables comme alternative vertueuse, avec un potentiel de production de 320 TWh à l’horizon 2050, supérieur à la consommation totale de gaz prévue (240 TWh).
« Ce ne sont pas les usages du gaz qu’il faut écarter mais bien les usages du gaz qu’il faut décarboner, tout en réduisant les consommations. Faisons confiance aux professionnels de l’efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment qui se sont engagés, avec enthousiasme, dans la démarche « mention gaz vert » lancée en septembre 2022, afin de faire connaître et soutenir la filière des gaz renouvelables, une alternative vertueuse. » explique ainsi Jean-Charles Colas-Roy, Président de Coénove.
Les pouvoirs publics devraient miser sur la complémentarité des énergies
L’année 2024 sera cruciale pour la filière énergétique, avec le projet de loi « souveraineté énergétique » et la future Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE). Coénove s’inquiète cependant de la disparition des objectifs programmatiques dans le projet de loi et appelle à un débat démocratique sur la PPE.
Coénove souligne que la solution la plus vertueuse réside dans la complémentarité des énergies et le maintien d’une pluralité de solutions avec en particulier la chaudière gaz THPE (Très Haute Performance Energétique) et l’hybridation des systèmes.
L’association prône une approche multidimensionnelle pour décarboner les bâtiments, basée sur :
- La complémentarité des énergies, avec le maintien du gaz renouvelable et l’hybridation des systèmes.
- Le verdissement du gaz, avec une augmentation des objectifs de production de gaz verts à 2030 (70 TWh) et 2035 (100 TWh).
- L’innovation technologique, avec le soutien aux nouvelles technologies de gaz bas carbone (pyrogaséification, gazéification hydrothermale, méthanation…),
- L’incitation financière, avec une baisse de la TVA sur le biogaz
- La reconnaissance du biométhane dans le DPE.
- La lutte contre les éco-délinquants, en particulier dans le secteur du bâtiment
« La réduction des consommations, la promotion des solutions hybrides et un mix énergétique plus diversifié, alliant le potentiel des gaz verts (énergie locale, stockable et renouvelable) associés aux électrons décarbonés (ENR et nucléaire), nous permettraient de concilier au mieux les deux objectifs impérieux de notre pays que sont la sortie progressive des énergies fossiles et la sécurité d’approvisionnement des Français. » déclare Jean-Charles Colas-Roy.