Economie : l’inflation ralentit mais reste soutenue
« L’inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période. » : voilà pourquoi la BCE relève pour la 8ème fois en onze mois ses taux directeurs (+0,25 point).
L’objectif de la Banque centrale européenne ? Revenir à une hausse annuelle de + 2 % maximum, et ce le plus rapidement possible.
Néanmoins, la BCE se veut rassurante, rappelant ainsi que les effets des hausses précédentes « se font progressivement sentir dans l’ensemble de l’économie » et que la flambée des prix commence à montrer « quelques signes d’affaiblissement. » Dans la zone euro, l’inflation globale devrait s’élever, en moyenne, à 5,4 % en 2023, à 3,0 % en 2024 et à 2,2 % en 2025.
Ce constat reflète la situation en France : le 15 juin, l’Insee a confirmé que l’inflation avait subitement ralenti en mai (+5,1 % sur un an, en diminution de 0,8 point par rapport au mois précédent).
Cependant, ce chiffre dissimule une hausse plus importante que prévu dans le domaine de l’alimentation (+14,3 %, révisé à la hausse de 0,2 point) : « Depuis fin 2021, l’inflation alimentaire n’a cessé d’augmenter. Le glissement annuel des prix à la consommation des produits alimentaires est ainsi passé de 1,4 % en décembre 2021 à 14,9 % en avril 2023, faisant de l’alimentation la première contribution à l’inflation d’ensemble ».
Les prix de l’alimentation poussés par les prix de l’énergie
L’augmentation de l’inflation dans le secteur alimentaire découle de la hausse des prix des matières premières, à la fois agricoles et énergétiques, qui a commencé en 2021 dans le contexte de la reprise économique, puis s’est intensifiée en 2022 avec le déclenchement du conflit en Ukraine.
L’augmentation des coûts de l’énergie a directement et indirectement impacté les secteurs de l’agriculture et de l’industrie agroalimentaire. Bien que ces secteurs ne soient pas parmi les plus énergivores, l’énergie (pétrole, électricité et gaz) représente une part significative de leurs intrants de production. Or, les hausses des prix de l’énergie ont été considérables : par exemple, le prix du gaz sur le marché, qui influence directement le coût des engrais agricoles, a été multiplié par 10 entre début 2021 et mi-2022. Bien que la plupart des prix énergétiques aient diminué depuis l’été 2022, ils restent néanmoins à des niveaux bien supérieurs à ceux du début de l’année 2021. C’est aussi le cas des matières premières agricoles.