EDF fait le bilan de sa production nucléaire en 2020
Pour son premier communiqué de presse de l’année 2021, EDF a été plutôt succinct : « Le Groupe EDF confirme que sa production d’origine nucléaire en France a atteint un niveau très légèrement supérieur à 335 TWh en 2020. »
Une déclaration lapidaire qui confirme ce qu’annonçait l’Electricien historique mi-décembre lorsqu’il tablait sur une production « proche » de 335 TWh.
On est loin des estimations du début 2020. « C’est sa plus mauvaise performance depuis près de trente ans. Pour trouver un tel niveau de production, il faut remonter à 1992, une date à laquelle la construction du parc nucléaire français n’était pas encore totalement achevée. » note même le quotidien Les Echos.
La production nucléaire mise à mal par la crise sanitaire
En février 2020, lors de la publication de ses premières prévisions pour l’année, le producteur d’électricité augurait en effet de meilleurs résultats, avec une production nucléaire comprise entre 375 et 390TWh. En avril, compte tenu de la crise sanitaire, EDF avait corrigé ses prévisions à la baisse, en ramenant la production estimée à 300 TWh. Une estimation qu’il avait ensuite relevée en juillet, la ramenant à une fourchette se situant entre 315 à 325 TWh, puis en octobre, avec une fourchette entre 325 à 335 TWh.
Avec 335 TWh au final, la production nucléaire en 2020 marque une baisse de 12 % par rapport au niveau de 2019 qui s’élevait à 379,5 TWh. Un résultat qui d’ailleurs avait été en retrait par rapport à 2018 et ses 393,2 TWh (le potentiel de production annuelle des réacteurs nucléaires d’EDF avoisine les 400 TWh).
Le casse-tête de l’entretien des centrales
Cette baisse est évidemment imputable au Covid-19 qui a chamboulé le calendrier des travaux de maintenance de l’Electricien français. 19 des 24 réacteurs arrêtés (sur un total de 56 désormais, après la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim) le sont pour des raisons de maintenance : les opérations concernées se déroulent habituellement durant le printemps et l’été. Or, en raison du confinement, les actions à apporter ont toutes été reportées à l’automne. À cela s’ajoutent également des difficultés structurelles dans plusieurs centrales qui prennent de l’âge. On pense évidemment à la centrale de Flamanville, sous surveillance renforcée de l’ASN et dont le réacteur 1 est toujours à l’arrêt (au moins jusqu’à fin février 2021), ou à la centrale de Paluel qui a vu s’enchainer les déboires techniques.
2021 s’annonce charnière pour l’avenir du groupe qui devra faire face tout à la fois au décalage d’arrêts de tranche et aux délicates visites décennales des 40 ans. Sans compter le projet Hercule qui cristallise les tensions en interne. Les syndicats de l’énergie prévoient, à ce propos, une nouvelle grève de 24 heures le 19 janvier.