EDF & grands industriels : « Il est temps de conclure ces négociations »

Les tarifs proposés : « un bras d’honneur à l’industrie »
Les industriels électro-intensifs souhaitent parvenir à un accord sur les tarifs avec EDF d’ici l’été, dans un contexte marqué par l’éviction de Luc Rémont à la tête de l’énergéticien, décidée la semaine dernière par l’État. « Fixons-nous une échéance : atterrissons avant l’été. Ce n’est ni impossible ni hors de portée », a déclaré lundi Nicolas De Warren, président de l’Uniden (association représentant les grands consommateurs d’énergie), invité sur BFM Business. Luc Rémont, à la suite de son départ, avait défendu sa vision de la mission d’EDF en critiquant les demandes des industriels : « une entreprise publique n’est pas là pour faire des subventions à un petit club privé »; preuve que les tensions persistantes entre l’énergéticien et les industriels s’étaient accentuées. La veille de cette annonce, Benoît Bazin, PDG de Saint-Gobain, qualifiait les tarifs proposés par EDF sous la direction de Rémont de « bras d’honneur à l’industrie française ».
Pour Nicolas De Warren, ces propos traduisent une « inquiétude très légitime », dans un contexte où les secteurs de l’acier, de la chimie ou encore du bâtiment sont exposés à une concurrence internationale féroce, notamment en provenance de la Chine et des États-Unis, sur fond de tensions commerciales accrues.
« EDF a besoin de notre consommation stable, nous avons besoin de sa production de base »
Depuis plus de dix ans, les grands clients d’EDF bénéficient de tarifs préférentiels grâce à l’ARENH. Ce dispositif prenant fin en 2025, les discussions sur son remplacement sont en cours. « Il est temps de conclure ces négociations, elles durent depuis bien trop longtemps », a insisté De Warren, rappelant que l’incertitude actuelle freine les projets de décarbonation et les investissements industriels. Selon lui, un accord est proche : « L’écart qui nous sépare n’est pas si grand ». Il a également précisé que les besoins des industriels grands consommateurs d’électricité qui représentent moins de 5 % de la production nationale, et qu’un équilibre est à trouver : « EDF a besoin de notre consommation stable, nous avons besoin de sa production de base ». Concernant Bernard Fontana, pressenti pour succéder à Luc Rémont, De Warren l’a décrit comme « un grand industriel, un homme d’ingénierie et de mise en œuvre », estimant qu’il serait particulièrement bien placé pour piloter le programme nucléaire au bon moment.