EDF a confirmé jeudi ses prévisions de production nucléaire pour les trois prochaines années, tout en élargissant sa fourchette d’estimation pour 2028 face aux incertitudes pesant sur l’évolution de la demande électrique.

Une production stable attendue jusqu’en 2028

Pour 2026 et 2027, l’électricien public maintient une production comprise entre 350 et 370 TWh, un niveau qui devrait couvrir entre 60 et 70% de la consommation électrique nationale. Pour 2028, le groupe dévoile pour la première fois une estimation plus large, oscillant entre 345 et 375 TWh. Cette fourchette élargie traduit des « facteurs d’incertitude accrue concernant l’évolution de la demande et les perspectives de modulation des réacteurs », précise le communiqué.

Ces prévisions portent sur l’ensemble du parc nucléaire français composé de 57 réacteurs, incluant désormais l’EPR de Flamanville. Mis en service en décembre 2024, ce dernier a franchi dimanche un cap symbolique en atteignant pour la première fois 100% de sa puissance nucléaire.

Une reprise fragile après la crise de 2022

Si la production nucléaire française s’est nettement redressée depuis l’année noire de 2022 (durant laquelle EDF avait dû mettre à l’arrêt près de la moitié de son parc en raison de problèmes de corrosion) le contexte reste marqué par une consommation électrique atone. Celle-ci demeure environ 6% inférieure aux niveaux d’avant la pandémie de Covid-19.

Cette faiblesse de la demande, conjuguée à la montée en puissance des énergies renouvelables intermittentes (éolien et solaire), contraint de plus en plus EDF à réduire sa production nucléaire, faute de débouchés économiques suffisants. Cette pratique de « modulation » (consistant à baisser volontairement la production pour éviter de saturer le réseau) alimente les tensions politiques entre partisans du nucléaire et défenseurs des renouvelables, ces derniers étant accusés par leurs opposants de déstabiliser le système électrique.

Un programme de maintenance ambitieux

Les estimations d’EDF s’inscrivent également dans le cadre d’un « programme de maintenance important » prévu pour les trois prochaines années. Celui-ci comprend la poursuite ou le démarrage d’examens de sûreté d’ampleur, notamment des visites décennales nécessaires à la prolongation de l’exploitation des réacteurs de 900 et 1 300 MW au-delà de 40 ans.

L’objectif stratégique reste clair : Bernard Fontana, PDG d’EDF, comme son prédécesseur, a fait du « rétablissement de la production du parc nucléaire » la priorité absolue du groupe, avec un cap fixé à 400 TWh d’ici 2030. Un objectif ambitieux qui nécessitera de conjuguer disponibilité technique du parc, demande soutenue et équilibre avec les autres sources d’énergie.

Charlotte Martin Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.