Élections législatives : Quel impact sur les TPE-PME ?
Du 20 au 24 juin, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a mené une enquête auprès des dirigeants de TPE/PME, avec 1066 réponses recueillies via un questionnaire en ligne. Cette étude met en lumière les préoccupations grandissantes des chefs d’entreprise face aux incertitudes politiques actuelles.
Instabilité politique et conséquences économiques
D’après les résultats, plus d’un tiers des dirigeants (35 %) redoutent l’instabilité politique, tandis qu’un sur trois (29 %) craint pour le maintien de la paix civile. Ces inquiétudes reflètent une atmosphère de nervosité générale parmi les entrepreneurs, en grande partie influencée par l’issue incertaine des élections législatives anticipées.
Les choix politiques à venir ne seront pas sans répercussions économiques significatives. Selon 78 % des dirigeants interrogés, une augmentation des dépenses publiques pourrait mener le pays à la faillite et à une mise sous tutelle du FMI. De plus, en fonction de la majorité élue à l’Assemblée nationale, nombreux sont ceux qui prévoient de reporter leurs projets d’investissement ou de recrutement : 58 % en cas de victoire du Nouveau Front populaire, 36 % pour le Rassemblement national et ses alliés, et 12 % pour Renaissance et ses alliés.
La proposition de hausse du salaire minimum
L’idée du Nouveau Front populaire de porter le salaire minimum à 1600 euros nets par mois suscite de vives réactions. 41 % des dirigeants envisageraient des mesures drastiques, avec 14 % qui pourraient cesser leur activité et 27 % qui envisageraient de licencier une partie de leur personnel. La moitié des chefs d’entreprise (50 %) répercuteraient cette hausse des salaires sur leurs prix de vente, contribuant ainsi à l’inflation, tandis que seulement 10 % seraient capables d’absorber ce surcoût dans leurs marges.
Réduction de la durée légale du travail
Une grande majorité des chefs d’entreprise (83 %) s’opposent à la réduction généralisée de la durée légale hebdomadaire de travail à 32 heures, une mesure soutenue par le Nouveau Front populaire. Seuls 12 % sont favorables à cette réduction pour les métiers pénibles.
L’âge légal de départ à la retraite
Les dirigeants de TPE-PME se prononcent également en grande majorité (82 %) contre l’abaissement de l’âge légal de départ à la retraite, proposé par le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire. Pour 65 % d’entre eux, cette idée est irréaliste au vu de l’état actuel des finances publiques.
Réforme de l’assurance-chômage : des opinions partagées
Concernant la réforme de l’assurance-chômage, les avis sont partagés : 50 % des dirigeants y sont favorables tandis que l’autre moitié y est opposée. Cette réforme prévoit un allongement de la durée de travail nécessaire pour être indemnisé et un raccourcissement de la durée d’indemnisation, mais elle ne comprend pas de diminution des cotisations patronales d’assurance-chômage.
Indexation des pensions et des salaires sur l’inflation
Enfin, les chefs d’entreprise se montrent majoritairement favorables (70 %) à une indexation des pensions sur l’inflation. De même, 50 % soutiennent l’idée d’une indexation des salaires sur l’inflation, probablement parce qu’ils pratiquent déjà ainsi dans leur propre entreprise.
Cette enquête de la CPME met en évidence les nombreuses préoccupations des dirigeants de TPE/PME face aux enjeux économiques et politiques actuels. Les résultats des prochaines élections législatives seront déterminants pour l’avenir de ces entreprises et de l’économie française dans son ensemble.