Electricité : hausse de 10% des TRVE au 1er août
Alors que le ministre délégué aux Comptes publics, Gabriel Attal, avait annoncé le retrait progressif du bouclier tarifaire la semaine dernière, le processus n’a pas tardé à s’enclencher. Le 18 juillet, le gouvernement a annoncé que les Tarifs réglementés de vente de l’électricité (TRVE) allaient augmenter de 10%, au 1er août.
La CRE préconisait +74,5%
Après une première hausse de 15% en février, les TRVE vont à nouveau augmenter de 10% le 1er août. Cette variation s’inscrit dans le projet de réduction des dépenses publiques de la part du gouvernement. Les Français impactés par cette mesure seront les ménages (21,6 millions) et les TPE (1,5 millions) dotés d’un compteur électrique égal ou inférieur à 36 kVA.
Pourtant, pour la Commission de Régulation de l’Energie, cette hausse est largement insuffisante. En juin dernier, l’autorité indépendante préconisait une hausse de 74,5% des TRVE. Elle justifiait cette proposition par l’évolution des coûts et des prix actuels sur les marchés de gros, une actualisation des tarifs réseaux et des coûts commerciaux.
Le gouvernement a décidé de ne pas suivre les recommandations de la CRE, affirmant vouloir « assurer la protection des consommateurs ». « Au 1er août, le bouclier tarifaire continuera de prendre en charge 37% de la facture des Français¹ », précise l’exécutif, avant de rappeler que malgré cette hausse, les Français bénéficieront toujours des tarifs parmi les plus bas d’Europe.
Appels à des aides plus ciblées
La mesure n’a pas manqué de faire réagir. D’Oliver Faure à Fabien Roussel en passant par Mathilde Panot, des voix de l’opposition ont exprimé leur désapprobation face à ce qu’ils perçoivent comme une mise en danger des ménages les plus modestes.
D’autres moins sentencieux réclamaient une adaptation du bouclier, afin de concentrer les aides sur ceux qui en ont le plus besoin. « Dans le mécanisme actuel, le bouclier est un système d’aides pour tous, de la même manière. (…) L’argent public est mal utilisé », a regretté Cyrielle Chatelain, cheffe du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Pour les économistes du Conseil d’Analyse Economique (CAE), il serait bon d’exclure les 20% de ménages les plus aisés. Cette décision permettrait de réaliser « entre 5 et 6 milliards d’euros d’économies », selon les chercheurs du CAE.
Vers un rattrapage du bouclier Tarifaire ?
Le bouclier tarifaire qui a coûté 24 milliards d’euros en 2022 et pourrait coûter 16 milliards en 2023, n’a pas été instauré comme une subvention mais comme un outil de lissage. Ainsi, il est possible d’envisager un rattrapage après 2024. « Selon la CRE, le TRVE aurait dû être de 397€/MWh, soit 39,7 centimes d’euros/KWh, avec 16€/MWh dédiés au seul rattrapage. Mais, au final, le prix global a été bloqué un peu en-dessous des 20 centimes », explique Jacques Percebois, économiste et spécialiste de l’énergie.
Si rattrapage il devait y avoir, la conséquence serait une augmentation des prix, même si cela ne se reflétait pas sur le marché.
1- contre 43% actuellement