Electricité : la consommation française va s’accélérer
Selon un rapport du gestionnaire du réseau RTE, la consommation d’électricité en France augmentera plus rapidement que prévu en raison des objectifs climatiques européens et des enjeux de réindustrialisation. Pour répondre à cette accélération de la demande, le pays devra doubler sa production d’énergies renouvelables d’ici à 2035.
La consommation d’électricité va augmenter de + 10 TWh/an d’ici à 2035
Les nouvelles prévisions estiment une consommation annuelle d’électricité entre 580 et 640 TWh en 2035, vs 460 TWh en 2022.
Ces prévisions tiennent compte des obligations renforcées de réduction des émissions de CO2 imposées par le programme européen « Fit for 55 » et de la guerre en Ukraine, qui soulignent la nécessité d’une souveraineté industrielle et d’une décarbonation des activités industrielles.
Les secteurs primaires tels que la sidérurgie, les engrais, le ciment et la chimie prévoient notamment des investissements massifs dans la décarbonation : cela implique une consommation accrue d’électricité pour remplacer le gaz et le charbon.
RTE souligne ainsi que la croissance de la consommation électrique en France dépassera 10 TWh par an pendant la décennie 2025-2035 : un défi considérable pour le système électrique.
La France doit impérativement développer sa production d’énergies renouvelables
Malgré l’annonce de nouveaux réacteurs nucléaires par le gouvernement, ceux-ci ne seront pas opérationnels avant 2035. Comment, dès lors, garantir une production électrique bas-carbone d’au moins 600 TWh d’ici 2035, voire 650 TWh pour couvrir les perspectives de consommation élevées ?
Pour RTE, cela ne sera possible que si la production d’énergies renouvelables augmente massivement et significativement, en visant un minimum de 250 TWh d’ici 2035, contre environ 120 TWh actuellement.
« Atteindre d’ici 2035 une production électrique bas-carbone de 600 TWh minimum, et si possible de 650 TWh voire plus de sorte à couvrir le haut de la fourchette des perspectives de consommation électrique, apparaît ambitieux (…) mais faisable« , commente ainsi le gestionnaire.
L’éolien terrestre et le solaire seront les principales sources de croissance des énergies renouvelables jusqu’en 2030, tandis que l’éolien en mer pourra prendre le relais entre 2030 et 2025 si des parcs éoliens sont attribués massivement d’ici là. Au-delà de 2035, le remplacement du parc nucléaire par des réacteurs EPR2 permettra de poursuivre la croissance de la production d’électricité bas-carbone.
Plus globalement, pour équilibrer le système énergétique, il est nécessaire de promouvoir l’efficacité énergétique, la sobriété et d’augmenter la disponibilité de la production nucléaire, tout en ajoutant davantage d’énergies renouvelables. La sobriété et les économies d’énergie ne sont plus seulement une option, mais une nécessité insiste RTE. Le rapport souligne encore que des actions rapides sont nécessaires pour atteindre les objectifs climatiques à moyen terme.