Évolution des cours du gaz naturel, de l’électricité et du pétrole au 3ème trimestre 2016
Quelle flambée des prix de l’électricité depuis notre dernière analyse !
Après un été plutôt calme et même une légère baisse des prix de l’électricité au mois d’août, les prix baseload pour livraison 2017 ont explosé à la mi-septembre passant de 32€/MWh à 42€/MWh en 3 semaines, le contrat peakload passant de 40€/MWh à 55€/MWh.
Les prix pour livraison au mois de novembre, décembre, janvier et 1er trimestre 2017 ont, eux, augmenté de plus de 35%.
Mais pourquoi cette soudaine envolée des prix ?
Il faut tout d’abord noter que cette hausse des prix ne touche pour l’instant que l’hiver 2017 : les prix de marchés pour des échéances plus lointaines ont en effet beaucoup moins augmenté et se situent aujourd’hui légèrement au-dessus des prix de début septembre.
Si les prix pour l’hiver à venir sont aussi hauts c’est en raison du taux d’indisponibilité des centrales nucléaires françaises.
En effet, à la demande de l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) EDF effectue actuellement des vérifications sur plusieurs réacteurs, abaissant ainsi le taux de disponibilité des centrales alors que les températures baissent et que la demande française d’électricité va fortement augmenter dans les prochaines semaines.
Cette crainte de baisse de l’offre pour les semaines à venir accompagnée d’une hausse certaine de la demande est donc à l’origine de cette hausse violente des prix.
A plus long terme, la remontée des prix du charbon impacte aussi les prix de l’électricité mais de manière plus globale et plutôt chez nos voisins européens que chez nous où le charbon est peu présent dans le mix énergétique.
A très court terme, les prix de l’électricité devraient rester élevés jusqu’à ce que les interrogations sur la disponibilité des centrales soient levées après quoi la tension devrait se relâcher et les prix revenir à un niveau plus faible.
Côté énergies fossiles, moins de surprise.
Comme annoncé dans notre précédente analyse, le pétrole a continué à fluctuer fortement tout en se maintenant dans un corridor entre 40 et 50 dollars le baril durant tout l’été avant d’en sortir par le haut début octobre après un accord surprise de l’OPEP à Alger le 28 septembre et l’annonce du président russe Vladimir Poutine le 10 octobre d’un possible gel voire d’une réduction de la production de pétrole russe.
Cela fait plusieurs semaines que des discussions sont engagées entre les différents pays producteurs de pétrole pour tenter de doper les cours de l’or noir, pour l’instant sans réel succès, la production au mois de septembre ayant atteint son plus haut niveau depuis huit ans. Le prix du gaz a pour sa part moins bougé, après une baisse marquée en juillet dans le sillage du pétrole et son retour sur les 15€/MWh ; les prix pour livraison 2017 oscillent entre 15 et 16€/MWh depuis le mois d’août.