Alors même que la demande de gaz devrait reculer d’ici 2035, l’UE pourrait augmenter ses importations de GNL jusqu’à +73% pour sécuriser son approvisionnement, selon l’AIE.

Alors même que la demande de gaz devrait reculer d’ici 2035, l’UE pourrait augmenter ses importations de GNL jusqu’à +73% pour sécuriser son approvisionnement, selon l’AIE.

jusqu’à +80 Gm³ de GNL d’ici 2035

L’Union européenne pourrait importer 35 à 80 Gm³ supplémentaires de gaz naturel liquéfié d’ici 2035, soit une hausse de 32% à 73% par rapport au niveau de 2024, d’après l’AIE. En 2024, les importations européennes se sont établies à 110 Gm³.

de 35 à 75 Gm3 Soit la baisse de la consommation gazière prévue en Europe d’ici 2035 (en volume).

Cette progression interviendrait alors même que la consommation gazière du continent devrait diminuer de 35 à 75 Gm³ d’ici 2035. Le gaz restera toutefois « essentiel à la sécurité énergétique de l’UE dans les années à venir », souligne l’AIE, en particulier pour stabiliser le système électrique et assurer une capacité de stockage saisonnière significative.

La hausse du recours au GNL viendrait compenser le déclin de la production européenne et la baisse des livraisons par gazoduc. Dans le même temps, près de 300 Gm³ de nouvelles capacités d’exportation mondiales de GNL devraient entrer en service d’ici 2030, soit une augmentation de 50% de l’offre disponible. Après prise en compte des maintenances, incidents et fermetures, l’AIE estime que 265 Gm³ de capacité nette supplémentaire seront réellement opérationnels à la fin de la décennie.

Côté demande mondiale, celle-ci progresserait de 200 à 260 Gm³ d’ici 2030, contre 560 Gm³ en 2024. Une hausse limitée à 200 Gm³ ferait pression à la baisse sur les prix et laisserait un surplus de capacité d’environ 65 Gm³, alors qu’une hausse de 260 Gm³ absorberait totalement les nouvelles capacités et alignerait les prix du GNL sur les coûts complets (production, transport, regazéification).

La Chine pour rebattre les cartes du marché mondial ?

Le rôle de la Chine reste la principale inconnue sur les marchés mondiaux du GNL, avertit l’AIE, évoquant un « joker ». Le pays a importé en 2024 un record mondial de 100 Gm³ de GNL, auxquels s’ajoutent 80 Gm³ de gaz par gazoduc. En 2025, ses importations de GNL ont toutefois reculé en raison d’une production domestique en hausse, d’achats accrus de gaz russe via pipeline et d’une demande moins dynamique. Le rapprochement énergétique entre Pékin et Moscou, notamment autour d’un second gazoduc Force de Sibérie, suscite des interrogations sur l’appétit futur de la Chine pour le GNL.

L’AIE anticipe malgré tout un rebond de la demande chinoise, qui atteindrait 165 à 180 Gm³ d’ici 2035, contre 110 Gm³ en 2024.

À l’inverse, la Russie restera limitée dans le développement de son GNL en raison des sanctions internationales : sa production devrait plafonner sous les 50 Gm³ en 2030, très loin de l’objectif gouvernemental de 150 Gm³ fixé pour cette date.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.