GRDF monte au créneau pour le gaz vert
A l’occasion de la conférence de presse annuelle de GRDF, Frédéric Martin, directeur général délégué, a fait le bilan de l’année 2020 pour l’entreprise et pour le gaz vert.
Le gaz vert, une dynamique croissante
« Le dynamisme du gaz vert, ses bénéfices et son potentiel économique sont une évidence et une réalité. Cette filière renouvelable doit être désormais accompagnée par la mise en place de dispositifs extra budgétaires à la hauteur du dynamisme constaté dans nos territoires. À mi-mars 2021, 226 sites injectent du gaz vert dans les réseaux gaziers. La capacité d’injection a encore cette année quasiment doublé pour atteindre 4 TWh/an de capacité, soit l’équivalent de la consommation de 1 million de logements neufs chauffés au gaz. » s’est félicité Frédéric Martin.
GRDF se réjouit également de « l’engagement fort » de la CRE en matière de gaz vert qui a déjà acté 190 zonages, définissant les besoins de renforcement des réseaux et permettant de sécuriser « dès à présent » 70 TWh/an d’injection de gaz vert produit par méthanisation. Pour rappel, l’ADEME en 2018 avait estimé un potentiel de 460 TWh/an de gaz renouvelables en 2050, dont environ 140 TWh de biométhane.
Frédéric Martin rappelle encore que « 11 millions de foyers sont raccordés au gaz, soit 27,5 millions de personnes. Plus d’1 français sur 3 bénéficie des atouts du gaz. Un constat qui nous rappelle que le gaz est une énergie appréciée des français. Son verdissement va encore renforcer ce sentiment ». »
Des résultats satisfaisants et des investissements constants
GRDF affiche un chiffre d’affaires de 3 308 M€, en baisse de 5,1 % par rapport à 2019. Mais « Cette évolution est principalement due à un facteur climatique et dans une moindre mesure au ralentissement de l’économie et de notre activité » a précisé Frédéric Martin. L’année 2020 a en effet été une année chaude, ce qui s’est traduit par une baisse des volumes de gaz acheminés par le réseau exploité par GRDF à 257 TWh. Corrigé du climat, le volume est ainsi de 277 TWh.
Par ailleurs, « GRDF investit en recherche et développement la recherche sur différents procédés de production et d’injection de nouveaux gaz (hydrogène, power-to-gas, pyrogazéification). Le réseau exploité par GRDF s’adapte et se transforme pour accueillir des volumes de gaz verts croissants à un coût maitrisé. » Sur 2020, le montant total des investissements s’élève à 917 M€, dont 280 M€ pour la sécurité.
Cependant, cet essor de la filière pourrait tourner court, sans de nouveaux dispositifs de soutien.
La filière du gaz vert à la recherche de nouveaux soutiens financiers
« De nouveaux mécanismes de financement [sont] nécessaires pour poursuivre la dynamique » souligne le communiqué de presse diffusé à l’issue de la conférence annuelle. « Nous attendons un signal clair du gouvernement sur la capacité au-delà de 2024-25 de poursuivre cette dynamique » a souligné M. Martin.
GRDF souhaiterait notamment pouvoir activer les leviers du méthaneuf et des certificats verts, « nouveaux mécanismes financiers à adopter au risque de mettre un coup d’arrêt à la filière gaz vert », d’autant « qu’ils n’impactent pas le budget de l’Etat ».
Laissons la parole au média le Monde de l’énergie pour définir le méthaneuf, un dispositif aux contours encore flous : « Concrètement, il s’agit pour un promoteur, privé ou public, de verser, avant la livraison du bâtiment, une subvention à un organisme public, afin de préfinancer la production de biométhane correspondant à 30 % ou 50 % de la consommation de chauffage et d’eau chaude d’un logement neuf pendant 15 ans. En d’autres termes, la solution « Méthaneuf » permettrait d’alléger le bilan carbone des bâtiments alimentés au gaz grâce au préfinancement de production de biométhane. »
Le dispositif des certificats verts consiste, quant à lui, à imposer aux fournisseurs de gaz une obligation de production de certificats verts qui soit proportionnelle aux volumes livrés aux consommateurs finals. 1 quota est déterminé sur une base annuelle, selon la proportion « 1 certificat vert = 1 MWh de biométhane injecté dans le réseau.