Guerre en Ukraine : l’UE utilise le GNL pour faire pression sur la Russie
Les Etats membres de l’Union européenne envisagent d’interdire le transport du GNL russe via l’UE en direction de pays tiers.
L’UE interdit le transbordement dans ses ports…
Le 8 mai, la Commission européenne a proposé de pénaliser davantage les revenus russes tirés des hydrocarbures. Les ambassadeurs réunis à Bruxelles ont établi ce nouveau projet visant à interdire les opérations de transbordement (de navire à navire) effectuées dans des ports de l’Union et destinées à l’expédition du GNL vers des pays tiers.
En addition, il sera également prohibé de « fournir directement ou indirectement, une assistance technique (…) au profit d’un navire transportant vers un pays tiers, du GNL originaire de Russie ». Dans la liste des assistances, on retrouve le changement d’équipage, les services de remorquage ou encore l’approvisionnement de navires.
Le transbordement dans la zone de l’UE est stratégique pour la Russie car elle lui fournit des itinéraires de transport plus courts pour ses méthaniers. La Belgique, la France, les Pays-Bas et l’Espagne sont les principaux points de livraison de GNL en provenance de la péninsule sibérienne russe de Yamal, selon une étude de l’ONG environnementale allemande Urgewald. De même source, le port belge de Zeebrugge et le terminal méthanier français de Montoir-de-Bretagne (port de Nantes) constituent des plaques tournantes cruciales pour les acheminements de GNL russe vers la Chine, Taiwan ou encore la Turquie.
…sans restreindre ses propres importations de GNL russe
La Hongrie a d’ores et déjà exprimé des réserves concernant le projet de l’UE, laissant envisager de vives discussions au sein des pays membres, l’aval de l’intégralité des 27 étant requis pour valider la proposition.
Si elle venait à être entérinée, cette proposition viendra s’ajouter au bouquet de sanctions mis en place et appliqué en vue de restreindre les revenus dont dispose le Kremlin pour financer sa guerre contre l’Ukraine – notamment en bannissant les importations dans l’UE de pétrole russe tout en plafonnant le prix du baril ailleurs.
Par ailleurs, ces sanctions pourraient s’étendre à certaines entités chinoises accusées de fournir des technologies militaires à la Russie.
En revanche, pas question de restreindre les importations de GNL russe dans l’UE, qui ont fait un bon l’an passé. Ces importations représentaient une manne de 8,2 milliards d’euros pour la Russie en 2023.
Source : AFP