Hydrogène : 1er réseau de transport franco-allemand à venir
GRTGaz a annoncé la future création du premier réseau de transport d’hydrogène entre la France et l’Allemagne qui s’inscrit dans une nouvelle stratégie française de l’hydrogène.
Relier un aciériste à des producteurs d’hydrogène
A l’occasion du salon de l’hydrogène Hyvolution, à Paris, GRTGaz a annoncé la construction du premier réseau de transport d’hydrogène par canalisation. Il reliera la Moselle, dans l’est du pays, à la Sarre, dans l’ouest de l’Allemagne. Le projet du nom « MozaHyc » reliera un producteur d’acier allemand, SHS, à des producteurs d’hydrogène basés en Allemagne et en France, à Carlin-Saint-Alvold. La canalisation avoisinera les 100 Km dont 70 Km en France. L’initiative est fondée sur la reconversion de canalisations de gaz naturel (méthane) qui ne sont plus utilisées.
Le processus de validation du projet n’est pas arrivé à son terme. Des contrôles administratifs et de sécurité doivent encore avoir lieu. Aucune date de mise en service ni aucun montant n’ont été communiqués, pour l’heure.
500 Km d’infrastructures en prévision
Comme nous vous l’indiquions dans notre article d’hier, la France a dû renoncer à une stratégie hydrogène fondée sur la souveraineté, la faute à un marché intérieur impréparé et à une concurrence extérieure intense. Une nouvelle stratégie hydrogène doit être présentée par le gouvernement, au printemps, mais l’on sait déjà que son mot d’ordre sera la « diplomatie hydrogène » ou comment générer des coopérations internationales de l’hydrogène. C’est dans ce cadre que le projet MozaHyc verra le jour.
A l’été 2023, dans une étude commune de GRTGaz et RTE, a été mentionné pour la première fois, le besoin d’infrastructures de distribution de l’hydrogène par pipeline. « Elle montre que les infrastructures d’hydrogène ont beaucoup de valeur pour le système électrique, car elles permettent le stockage de l’électricité. On parle de 1,5 milliard d’euros d’économies grâce aux infrastructures hydrogène », explique Anthony Mazzenga, directeur développement de GRTgaz.
La France a pour ambition de construire quelque 500 Km d’infrastructures pour le transport d’hydrogène, afin de poursuivre le travail de transition énergétique de l’industrie, essentiel pour respecter les objectifs de décarbonation de ce secteur. « On ne décide d’installer des tuyaux que si on a des clients, raison pour laquelle les réseaux de transport seront principalement installés autour de bassins utilisateurs de ce gaz recherché pour permettre la décarbonation des industries lourdes, de la pétrochimie au ciment en passant par les engrais ou la sidérurgie (…) Ce qui nous importe, c’est d’avoir des clients qui vont nous assurer des capacités réservées de transport sur 10 ou 15 ans », précise Anthony Mazzenga.
Un autre projet, « Bar-Mar », reliant Barcelone à Marseille, pourrait suivre. Tout comme le fameux corridor H2Med reliant l’Espagne et le Portugal à l’Allemagne en passant par la France.