Innover pour une énergie propre : relever le défi du CO2
Alors que la nécessité de transformer le paysage énergétique mondial devient de plus en plus pressante, une trentaine de ministres de l’Énergie ou du Climat se sont réunis à Paris jusqu’à mercredi pour discuter des moyens de financer les investissements massifs requis pour la transition énergétique et climatique.
Accélérer le déploiement des technologies vertes pour un avenir énergétique durable
Face à l’urgence du réchauffement climatique, John Kerry, émissaire du président américain pour le climat, a souligné lors du 50e anniversaire de l’Agence internationale de l’Énergie (AIE) que le monde de l’énergie doit passer de « business as usual » à une approche plus innovante.
« Il est temps que les diplomates et les ministres de l’Environnement s’effacent devant les ministres de l’Énergie, l’industrie et les chercheurs« , a-t-il déclaré.
« Même avec une augmentation significative des énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire, cela ne suffira pas à atteindre les objectifs pour 2050« , a ajouté le directeur de l’AIE, Fatih Birol. « Nous devons soutenir des technologies encore hors marché et les industries qui les produisent. »
Pour développer des énergies alternatives aux énergies fossiles, les investissements mondiaux (publics et privés) devront s’élever à 4.500 milliards de dollars par an d’ici 2030, selon l’AIE, dont « au moins 2.200 milliards par an dans les pays émergents et en développement ».
En finir avec les centrales à charbon,
Pour John Kerry, il est impératif d’arrêter la construction de nouvelles centrales au charbon émettrices de CO2.
« Sachant ce que nous savons et connaissant la réalité du changement climatique, il ne devrait plus y avoir une seule centrale au charbon relâchant du CO2 dans l’atmosphère en commande dans le monde aujourd’hui« , a-t-il ainsi lâché.
Or, il rappelle que l’Asie du Sud-Est a prévu de mettre en place l’équivalent de 500 gigawatts de capacité de production électrique à base de charbon dans les années à venir, annulant ainsi les progrès réalisés dans d’autres régions du monde.
La réunion, qui se terminera mercredi, devrait aboutir à un communiqué fixant le mandat de l’AIE pour les deux prochaines années. Cette organisation intergouvernementale, créée en pleine crise pétrolière des années 70, joue un rôle crucial dans l’organisation de l’approvisionnement énergétique mondial.
Bien que des représentants de grands groupes énergétiques et de la société civile aient été invités aux discussions, le réseau action-climat, qui compte 1 900 ONG de 130 pays, a exprimé son regret de ne pas pouvoir y participer en tant qu’observateur.
L’AIE : au cœur de la politique énergétique internationale
L’Agence internationale de l’énergie (AIE ou IEA en anglais) est une organisation intergouvernementale indépendante affiliée à l’Organisation de Coopération et de Développement Économique (OCDE), regroupant 30 pays membres, principalement des importateurs de pétrole.
Créée en 1974 en réponse à la première crise pétrolière, son mandat initial était de coordonner les réponses aux pénuries pétrolières et de promouvoir la sécurité énergétique. Au fil du temps, l’AIE a élargi son champ d’expertise à toutes les formes d’énergie.
Avec une équipe de plus de 200 statisticiens et experts, elle fournit également des conseils à ses membres et publie des rapports annuels, notamment le « World Energy Outlook », qui analyse l’état actuel du secteur énergétique et propose des perspectives futures.
(Source © Agence France-Presse)