Le nucléaire fait couler de l’encre
Alors que l’association négaWatt annonce que la France pourrait éliminer l’énergie nucléaire de son mix énergétique en 2045, dans le même temps Orano publie les résultats d’une étude que rapportant les Français sont de plus en plus nombreux à considérer le nucléaire comme un véritable atout pour l’Hexagone.
Orano questionne les Français au sujet du nucléaire
« Dans un contexte marqué par la crise sanitaire du Covid-19 et les risques relatifs au dérèglement climatique qui pèsent sur nos sociétés, le spécialiste du nucléaire Orano a souhaité interroger les Français sur leurs connaissances et leurs perceptions de cette énergie et son avenir comme source d’énergie de demain en France. »
Les résultats de cette étude, menée en partenariat avec l’institut BVA, viennent compléter les enseignements de la première édition réalisée en 2019.
Davantage de Français favorables au nucléaire
Pour 50 % des Français ( soit + 3 points par rapport à 2019), le nucléaire est un atout pour le pays. Parmi les arguments retenus, deux d’entre eux étaient déjà présents en 2019 : l’indépendance énergétique de la France (53 %) et le faible coût de l’électricité (30 %). Les Français citent également le rôle positif du nucléaire comme source de production d’électricité produite sans interruption (39 %).
Des consommateurs plus informés
« La connaissance des Français s’améliore sur le rôle du nucléaire dans la lutte contre le dérèglement climatique et le mix énergétique de demain » note l’étude.
Pour 64 % des Français (+ 10 points par rapport à 2019), le mix électrique de demain en France sera composé d’énergie nucléaire et de renouvelables. Si une majorité de Français (58 % soit une baisse de 11 points par rapport à 2019) pensent encore que le nucléaire contribue à la production de gaz à effet de serre et au dérèglement climatique, seuls 19 % affirment désormais que cet impact est significatif (contre 34 % il y a 2 ans).
La production de déchets non recyclables reste la préoccupation principale (citée par 59 % des Français) malgré la hausse de la part de Français conscient de la possibilité de recycler le combustible (66 %, + 5 points). Toutefois, le traitement des déchets nucléaires est vu comme un enjeu moins central pour les générations futures que la lutte contre le dérèglement climatique ou la préservation des ressources naturelles (respectivement 30 %, 53 % et 36 %).
Sortir du nucléaire en 2045 pour négaWatt
Hasard du calendrier, l’Association négaWatt vient de publier une synthèse présentant les premiers éléments de son scénario négaWatt 2022 qui sera dévoilé le 26 octobre prochain : entre autres éléments, le scénario estime la sortie du nucléaire possible en 2045.
« Couplé à la réduction de la demande d’énergie, le développement des énergies renouvelables permet d’envisager la quasi-disparition des énergies fossiles d’ici 2050 et l’arrêt progressif de la production nucléaire d’ici 2045. En 2030, les énergies fossiles ont déjà été réduites de 45 % par rapport à 2020 ». Dans le scénario, également, « aucun des 56 réacteurs actuellement en activité n’est prolongé au-delà d’une durée de fonctionnement de 50 années. Certains sont arrêtés dès 40 ans, et aucun nouveau réacteur n’est mis en service. »
Facétieuse coïncidence, c’est également ce mercredi que l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé « acceptable » la solution proposée par EDF pour réparer le problème des soudures dites de piquages sur l’EPR de Flamanville. Ce dernier est donc en bonne voie pour bien démarrer fin 2022.
Et pendant ce temps, le nucléaire s’invite de plus en plus dans la campagne présidentielle qui démarre : à droite comme à gauche, les candidats aiguisent leurs positions sur le sujet.