Les industriels inquiets, suite à l’écrêtement ARENH
Les demandes d’ARENH pour 2022 ont une nouvelle fois été supérieures aux volumes disponibles. Bien qu’attendu, ce dépassement du plafond a fait fortement réagir les professionnels du secteur comme les consommateurs.
Les industriels confrontés à une crise énergétique majeure
L’UNIDEN, association qui représente les industries fortement consommatrices d’énergie actives en France, a ainsi rappelé que « les industriels électro-intensifs situés en France vont devoir compléter une partie importante de leur approvisionnement sur le marché dès les prochains jours, dans les pires conditions de prix qui soient. »
Ses membres alertent sur le surcoût à venir, estimé entre 1 et 2 mds d’euros, ainsi que sur les conséquences immédiates sur l’industrie française : « Un certain nombre de sites envisagent donc d’adapter leur production en conséquence, jusqu’à l’arrêt complet pour certains profils. »
Les adhérents de l’UNIDEN représentent environ 70% de la consommation énergétique industrielle en France et sont présents dans l’agro-alimentaire, l’automobile, la chimie, les ciments et chaux, la construction, l’énergie, les métaux, le papier, le transport, et le verre.
Une baisse de compétitivité à l’international
Ces industriels pointent également la perte de compétitivité sur la scène internationale que cela va engendrer, un « choc[…]violent » avec, à l’horizon, des baisses voire des arrêts de production en cascade.
Cette perte de compétitivité est d’autant plus difficile à accepter qu’elle est liée, en partie, au fait que la Commission européenne n’ait pas donné son aval, selon le gouvernement, pour rehausser de manière exceptionnelle le plafond de l’ARENH.
« Le prix à terme pour 2022 est de 25 à 30€ / MWh inférieur en Allemagne, et de plus de 60€ / MWh inférieur en Pologne, par exemple » : autant de pays où l’électricité est produite « en bonne partie sur base de charbon ! » tient à souligner l’UNIDEN.
Où trouver les investissements nécessaires au verdissement de l’industrie ?
Dans ces conditions, le secteur ne pourra évidemment pas œuvrer à sa réindustrialisation ni travailler à sa décarbonation. « Les investissements nécessaires pour réduire les émissions ne seront plus possibles » déplore Gildas Barreyre, président du comité Electricité au sein de l’Uniden.
L’industrie française attend désormais les résultats du groupe de travail annoncé par le gouvernement en octobre. Bercy a en effet annoncé réfléchir à des contrats de long terme adossés à des énergies renouvelables pour les industriels.