Les projections de RTE pour décembre et janvier sont plus optimistes
RTE a remis à jour ses perspectives pour les quatre prochaines semaines (fêtes de fin d’année et première partie du mois de janvier). L’opérateur se montre optimiste.
Une situation plus favorable qu’attendue
RTE se félicite que la « France aborde le cœur de l’hiver dans une situation plus favorable qu’au début de l’automne » et estime que le système électrique est et mieux préparé à faire face aux situations de tension. Trois facteurs participent à l’amélioration de la situation.
Les Français consomment moins d’électricité
La baisse de la consommation d’électricité, déjà constatée en septembre, s’est encore accentuée en novembre et en décembre, et ce dans tous les secteurs, atteignant -9% en moyenne sur les quatre dernières semaines. RTE rapporte aussi que l’application Ecowatt a été téléchargée plus de 2,5 millions de fois, une preuve de la prise de conscience des citoyens et des entreprises. « Ceci offre une capacité supplémentaire pour éviter les coupures en cas de situation de déséquilibre entre l’offre et la demande. »
Une production d’électricité en hausse
Les stocks hydrauliques ont été préservés et même en partie reconstitués au cours de l’automne. Le parc nucléaire est désormais disponible aux deux tiers, de nombreux réacteurs ayant été redémarrés début décembre, conformément à la trajectoire centrale de RTE. « L’avancement satisfaisant des travaux de réparation des premiers réacteurs concernés par la corrosion sous contrainte (CSC) permet désormais d’écarter les scénarios les plus défavorables en matière de production nucléaire. » souligne RTE.
De bonnes interconnexions avec les pays voisins
Au cours des dernières semaines, les échanges transfrontaliers ont pleinement participé à l’approvisionnement en électricité de la France en atteignant un niveau record d’imports proche de 15 GW.
L’ensemble de ces éléments permettent de réduire le risque d’émission du signal Ecowatt rouge par rapport à la vision centrale du 14 septembre 2022.
La seconde partie d’hiver reste sous surveillance
Sous réserve du maintien des efforts d’économies d’énergie, ces évolutions favorables permettent de réduire le risque pour la sécurité d’approvisionnement par rapport à l’anticipation de ces derniers mois, sans pouvoir l’exclure en cas de conditions météorologiques très défavorables.
RTE abaisse ainsi le niveau de risque du mois de janvier de «élevé» à «moyen». Pour le reste de l’hiver, outre les conditions météorologiques, la situation dépendra de l’évolution de la disponibilité des réacteurs nucléaires, du niveau effectif de consommation, mais également des conditions d’approvisionnement en gaz de la France.
Compte tenu des niveaux de remplissage actuels, la première partie de l’hiver ne suscite pas d’inquiétude, mais la seconde partie de l’hiver demeure sous surveillance, ainsi que l’hiver 2023-2024 de manière générale pour la disponibilité du gaz en Europe.
Les cours de l’électricité soufflent
Cette amélioration se traduit également dans les prix de marché. RTE avait signalé depuis septembre dernier une décorrélation entre les prix et les fondamentaux, donnant lieu à une prime de risque démesurée sur les prix français au regard des risques d’utilisation des moyens de sauvegarde projetés dans les modèles.
« RTE avait indiqué que les fondamentaux ne pouvaient justifier de tels niveaux de prix, même dans les scénarios les plus dégradés. Cette prime de risque s’est effondrée au cours des dernières semaines.«
À présent, l’analyse réactualisée des prix à terme pour la France est plus conforme aux fondamentaux, les prix se situant pour la France à des niveaux proches des prix des pays voisins. Cependant le prix à terme pour 2023 notamment continue à se situer à des niveaux bien supérieurs à ceux d’avant le début de la crise énergétique.
Le niveau de ce prix à terme a une importance particulière puisqu’il détermine, pour partie, le prix de l’électricité payé par les consommateurs finaux. En pratique, un grand nombre de consommateurs bénéficient du bouclier tarifaire ou des amortisseurs. Ainsi le niveau du prix à terme annuel déterminera in fine le coût du soutien de l’État aux consommateurs. Ces niveaux de prix, même réévalués à la baisse, continuent à générer des fortes tensions sur les finances publiques et sur l’économie en général.