Les artisans du bâtiment tirent la sonnette d’alarme. Entre pertes d’activité et retards de paiements la Capeb appelle à une mobilisation le 17 décembre.
Jean-Christophe Repon, président de la Capeb, a exprimé une "sensation de y'en a marre".

Alors que les dispositifs publics de rénovation énergétique et de gestion des déchets se complexifient, les artisans du bâtiment tirent la sonnette d’alarme. Entre pertes d’activité, retards de paiements et filière de recyclage jugée inefficace, la Capeb appelle à une mobilisation inédite le 17 décembre.

MaPrimeRénov’ : 62 % des artisans déclarent une perte d’activité

La Capeb a annoncé une mobilisation nationale le 17 décembre pour dénoncer les conséquences des récentes évolutions du dispositif MaPrimeRénov’, ainsi que d’autres mesures affectant les petites entreprises du bâtiment. Lors d’une conférence de presse, son président Jean-Christophe Repon a exprimé « une sensation de y’en a marre », indiquant vouloir que les représentants de la fédération soient reçus « par les préfets dans les départements » afin de défendre leurs revendications. Les artisans prévoient de manifester devant les préfectures, « déposer des déchets » et « afficher [leurs] doléances », selon Jean-Christophe Repon.

D’après une consultation de la Capeb, 62 % des 5 000 répondants affirment avoir perdu de l’activité à la suite de la suspension puis du durcissement des critères du dispositif MaPrimeRénov’. Un tiers d’entre eux ont même réorienté leur activité vers d’autres marchés.

Par ailleurs, près de 80 % estiment que MaPrimeRénov’ est déterminante pour convaincre leurs clients d’engager des travaux, tandis que près de la moitié rencontrent des difficultés financières liées aux délais de versement des aides.

En conséquence, 72 % des artisans interrogés souhaitent que MaPrimeRénov’ soit réformé ou remplacé par un dispositif plus simple et plus efficace.

72 % Soit la part des artisans interrogés souhaitant que MaPrimeRénov’ soit réformé ou remplacé par un dispositif plus simple et plus efficace.

Une filière REP défaillante : 9 artisans sur 10 jugent que la gestion des déchets ne s’est pas améliorée

Autre motif majeur de colère : la mise en œuvre de la filière de responsabilité élargie du producteur pour les produits et matériaux de construction (REP PMBC). Selon Jean-Christophe Repon, cette REP n’est « pas à la hauteur » des contributions financières versées par les entreprises. Il estime « inadmissible de payer un impôt sans service au bout », rejoignant ainsi les critiques déjà formulées par la Fédération française du bâtiment.

Le constat est largement partagé par les artisans interrogés : près de 9 sur 10 considèrent que la REP PMBC n’a ni simplifié la gestion des déchets, ni réduit les coûts, ni modifié leurs pratiques de collecte. Face à ces dysfonctionnements, le gouvernement a engagé une refondation de la filière, avec un nouveau cahier des charges attendu pour début 2026.

La Capeb alerte également sur le régime de la micro-entreprise, rappelant « sa vocation initiale qui était de faciliter la création d’entreprise » et demandant une réforme pour limiter les abus et mieux accompagner la transition vers des statuts classiques.

Source : AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.