Les marchés de l’énergie sereins face à la vague de froid
L’Europe ne manquera vraisemblablement pas de gaz pour passer cet hiver : une situation qui évite aux prix du gaz et de l’électricité de bondir par réaction.
Des stocks de gaz européens toujours élevés pour la saison
Alors que la saison de chauffe bat son plein et que le Vieux continent est confronté à une vague de froid intense, la plateforme européenne Agregated Gas Storage Inventory (AGSI) vient d’annoncer que les réserves de gaz sont encore remplies à plus de 80% en moyenne dans les pays de l’Union européenne.
Précisément, le taux de remplissage s’étend de 99,5% au Portugal à 72,1% en Croatie. La France est à 79,7%, l’Italie à 78,6%, la Belgique à 81,8%, l’Autriche à 92,2%, l’Allemagne à 89,7%.
La stratégie européenne préventive en matière d’approvisionnement gazier porte ses fruits
Le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022 a conduit à de fortes tensions sur le marché gazier. Face à l’arrêt de l’approvisionnement de gaz russe par gazoducs, l’UE a fortement développé le recours au gaz liquéfié (GNL), venu notamment des Etats-Unis. En prévention de la saison hivernale 2023/2024, l’UE avait atteint son objectif de 90% de stockage dès le mois d’août.
Le bon niveau des stocks permet aux prix du gaz de ne pas répercuter la vague de froid
« A ce stade les marchés du gaz comme de l’électricité en Europe restent plutôt détendus et n’ont pas montré de grosse réaction » déclare à l’AFP Laurent Nery, directeur des analyses de marchés pour Engie, avant d’ajouter « Pour la suite, nos météorologues nous préviennent de l’arrivée de nouveaux épisodes de froid d’ici fin janvier, mais nous ne sommes pas inquiets, au vu des stocks de gaz » alors que cette énergie se situe aujourd’hui « autour 30 euros le MWh », très loin des pics de 2022 (plus de 100 voire 300 euros/MWh). »
Les prix de l’électricité restent stables
L’épisode de froid intense ne semble pas non plus remettre en question la sécurité d’approvisionnement électrique. Comme le rappelle M. Néry, l’Europe peut compter sur des marges confortables « grâce aux centrales à gaz et à nos réserves hydrauliques suffisantes ». Il souligne cependant qu’en cas de températures extrêmes, comme celles observées en Finlande au début de la semaine, il pourrait y avoir un pic temporaire dans les prix du marché.
En France, les consommateurs peuvent en outre s’appuyer la disponibilité de leur parc nucléaire. Comme l’ont indiqué lundi 8 janvier tour à tour RTE et Agnès Pannier-Runacher, la production d’électricité en France devrait affronter sans difficulté le pic de consommation prévu pour ce mercredi 10 janvier, évalué à 83,5 GW.