13 juin 2022 – Note analyse hebdomadaire des prix du gaz et de l’électricité
Le pétrole augmente modérément ; le carbone est suspendu aux directives européennes, toujours en discussion ; l’électricité marque à la baisse ; les stocks de gaz continuent de se remplir mais à quel prix ?
L’électron baissier sur les échéances moyen et long terme
Enfin une accalmie du côté de l’électricité ! Les cours moyen et long terme suivent l’évolution des fondamentaux et répercutent la relative détente des marchés. En France, l’on peut aussi penser que l’accélération des rumeurs concernant une nationalisation d’EDF contribue à apaiser les prix. Mais l’équilibre est fragile.
Les nouvelles orientations liées au marché du carbone impacteront forcément les prix à la hausse ; le parc nucléaire français est toujours en difficulté ; enfin, le plafond de l’ARENH n’a toujours pas été relevé pour la fin de l’année.
Évolution du prix de l’électricité depuis 1 an (en €/MWh)
Évolution des prix de l’électricité depuis 1 mois (en €/MWh)
(Source EEX- 10 juin 2022)
Le gaz fait une pause dans son rallye haussier
Les échéances long terme ont modérément grimpé, le Cal-25 baisse même sur la semaine. La campagne d’injection se poursuit avec succès,
les stocks de l’Union européenne sont remplis à 50 %. L’approvisionnement en gaz russe n’est pas interrompu et, surtout, l’import en GNL est toujours important. Preuve que les acteurs respirent, si l’incendie d’un terminal américain a fait bondir les prix le jeudi 9 juin (notamment sur les échéances courtes), les prix se sont détendus à la clôture de ce vendredi 10 juin.
Néanmoins, rien n’est gagné. D’une part, parce que Moscou pourrait subitement décider de couper les vannes, selon l’avancée du conflit
en Ukraine. D’autre part, parce que l’Asie s’est retirée de la course au GNL, préférant le charbon, tant le GNL a augmenté. Une position qui risque de changer à l’approche de l’hiver.
(Source EEX- 10 juin 2022)
(Source EEX- 10 juin 2022)
Le pétrole en petite hausse
Le baril de Brent pour livraison en août clôture à 122,01 $/b, soit + 2,09 % sur la semaine. De jeudi à vendredi, il cède cependant de – 0,86%. Mais tous s’accordent à dire que cette baisse ne sera que passagère, tant les tensions sur l’offre demeurent, accentuées par l’embargo sur le pétrole russe. Les réserves stratégiques américaines sont à leur plus bas niveau depuis 1987 : cela contrarie le projet qu’a Biden d’y puiser pour faire fléchir les cours. Les marchés n’ont pas répercuté les annonces de hausse de production de l’Opep+ : il faut dire que, hormis les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite, les pays de l’Opep peinent à tenir leurs objectifs de production. Les observateurs s’inquiètent également des pics de demande à venir, liés à la saison estivale, et de l’impact qu’aura la reprise chinoise lorsque le pays sera sorti de ses reconfinements à répétition.
Le carbone toujours volatile
Pas de direction claire pour le C02, toujours suspendu aux décisions quant à la réforme du marché du carbone. Le 8 juin, les eurodéputés
ont rejeté l’élargissement du marché des quotas d’émissions de C02 et le calendrier sur la suppression progressive des quotas gratuits
aux industriels. Les textes sont renvoyés en commission parlementaire le 23 juin. Le maintien jusqu’en 2034 des quotas gratuits dans l’Union a quant à lui été adopté. Les votes sur la taxe carbone aux frontières et sur le fonds social pour les ménages les plus vulnérables ont
également été reportés.