Les principaux acteurs du secteur électrique en France, EDF en tête, s’alarment des rumeurs, de plus en plus pressantes, autour de l’instauration d’une nouvelle taxe.

Une contribution sur les rentes inframarginales (CRIM) version 2

L’Etat avait déjà mis en place  une contribution sur les rentes inframarginales (Crim), en pleine crise des prix de l’énergie, afin de taxer les bénéfices exceptionnels des énergéticiens. Ses recettes avaient été de l’ordre de 400 millions d’euros en 2022 et 300 millions en 2023.

Aujourd’hui, il s’agirait d’une version remaniée de la CRIM, qui vise à toucher les installations dépassant une certaine capacité (plus de260 mégawatts) , englobant les filières du nucléaire, de l’hydroélectricité, de l’éolien et du gaz, et ce quels que soient les prix du marché. 

Si elle est mise en place, les producteurs craignent une réduction de leur marge de manœuvre financière, ce qui risquerait de freiner leurs plans de modernisation et de développement.

Ce mercredi, le PDG d’EDF, devant la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, a alerté sur les répercussions qu’une telle mesure aurait pour son groupe. « Si une telle disposition était votée, il est clair qu’il y aurait des conséquences sur le plan d’investissement au moins d’EDF et peut-être sur davantage d’éléments de notre stratégie », a expliqué Luc Rémont.

Des investissements remis en cause

Les entreprises du secteur avertissent que cette taxe pourrait nuire à leur compétitivité et à leur capacité à financer les infrastructures de demain. Dans un environnement déjà fortement régulé, l’ajout de charges fiscales pourrait refroidir les investisseurs et limiter la réalisation de projets d’envergure, indispensables pour garantir la sécurité énergétique.

En outre, les producteurs craignent que ces contraintes supplémentaires ne rendent difficile l’atteinte des objectifs climatiques fixés par la France, qui repose largement sur des investissements massifs dans les énergies renouvelables et les nouvelles technologies de stockage.

Une hausse des prix pour les consommateurs ?

Ils mettent également en garde contre les répercussions potentielles de la taxe sur les tarifs de l’électricité, du fait d’une augmentation des coûts de production.

Les producteurs plaident donc pour une réflexion approfondie avant l’adoption de toute mesure fiscale, en tenant compte des effets sur les ménages et sur les entreprises.

Du côté des pouvoirs publics, cette taxe est perçue comme un moyen de récupérer une partie des bénéfices réalisés par les producteurs lors des hausses de prix sur le marché de l’énergie. Cependant, les discussions sont encore en cours avec les parties prenantes du secteur. Les entreprises souhaitent privilégier d’autres solutions, comme l’accélération des investissements dans les énergies renouvelables et le développement de nouvelles technologies, afin de contribuer à la transition énergétique tout en préservant la viabilité économique du secteur.

Charlotte Martin
Responsable Communication

Sophie-Charlotte MARTIN, Conceptrice-Rédactrice spécialisée

Titulaire d'un master 2 en Lettres Classiques, complété d'un master 2 en Communication et d'un cycle web marketing à la CCI de Lyon, Sophie-Charlotte est intervenue sur des sujets aussi B2C que B2B, on et off line.

Régulièrement confrontée aux problématiques tertiaires et industrielles, elle s'est spécialisée en énergie. Aujourd'hui, elle garantit au quotidien la direction et la production éditoriale de l'entreprise. Sophie-Charlotte MARTIN est Responsable éditoriale d'Opéra Energie.