Nouvelles sanctions contre les hydrocarbures russes
Le 10 janvier dernier, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont imposé de nouvelles sanctions contre le pétrole et le gaz russes.
« Une augmentation de l’essence, entre trois et quatre cents le gallon »
Vendredi dernier, les gouvernements américain et britanniques ont imposé de nouvelles sanctions contre les deux principales sociétés russes du secteur énergétique, Sougoutneftegaz et Gazprom Neft, la filiale du groupe étatique Gazprom.
Côté américain
Washington a, en plus des sanctions contre les deux grandes entreprises, sanctionné 180 méthaniers et pétroliers opérant depuis la Russie et présentés comme faisant partie de la « flotte fantôme » de Moscou. L’objectif est clair : « saper la plus grande source de financement du Kremlin », explique, sans équivoque, le département du Trésor américain.
Daleep Singh, conseiller adjoint de la sécurité nationale, précise que ces sanctions sont « les plus importantes jamais imposées » par les Etats-Unis au secteur énergétique russe.
Le président sortant (il quitte ses fonctions le 20 janvier) Joe Biden, s’est lui-même exprimé sur la question prévenant que ces sanctions provoqueraient : « une augmentation des prix de l’essence (..) entre trois et quatre cents le gallon », tout en insistant sur les conséquences positives : « cela aura un impact bien plus profond sur la capacité de la Russie de continuer d’agir telle qu’elle le fait dans sa conduite de la guerre ». Enfin, il conclut en assurant que Vladimir Poutine est en « mauvaise posture » et qu’il est « vraiment important de ne laisser aucun répit ».
Côté britannique
Les Britanniques ont également sanctionné Gazprom Neft et Sougoutneftegaz qui à elles deux produisent 1 million de barils de pétrole par jour pour une valeur annuelle de 22,5 milliards d’euros, au prix courant. Selon le ministre britannique des Affaires étrangères : « les revenus pétroliers sont vitaux pour l’économie de guerre de la Russie, représentant environ un quart de l’ensemble du budget russe en 2023 ».
« Les intérêts des Européens sacrifiés » ?
Dès samedi, Moscou a accusé les Etats-Unis d’engendrer par leur tactique « l’instabilité énergétique mondiale ». Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères persiste : « Washington tente de causer au moins un peu de tort à l’économie russe, même au prix de la déstabilisation des marchés mondiaux », tout en menaçant : « bien sûr, les actions hostiles de Washington ne resteront pas sans réaction ». Surtout Lavrov a accusé les Etats-Unis et la Grande-Bretagne de mettre en difficulté les pays membres de l’Union européenne : « Avec ces sanctions, les intérêts des alliés européens sont sacrifiés. Ils seront contraints de se retourner vers des approvisionnement américains plus couteux et peu fiables ».
Gazprom Neft, de son côté, a dénoncé des sanctions « sans fondement et illégitimes ».
En plus de ces sanctions qui entreront en vigueur le 27 janvier prochain, le gouvernement américain se réserve le droit d’ « imposer des sanctions à toute personne qui souhaite opérer ou a opéré dans le secteur énergétique russe », selon un communiqué du département du Trésor.
A noter que ces sanctions s’ajoutent au prix plafonné pour le pétrole russe instauré en décembre 2022.