Pannier-Runacher : plutôt « soutenir l’électricité que le gaz »

Le dimanche 3 novembre, la ministre de la Transition énergétique était l’invitée du Grand Rendez-vous Europe1/Cnews/Les Echos. Elle y a exprimé son désaccord sur la hausse d’impôts prévue dans le projet loi de Finances 2025 ainsi que le manque de soutien accordé à la transition énergétique dans le budget.

Taxer davantage l’électricité : « contreproductif économiquement et écologiquement »

Dimanche 3 novembre, Agnès Pannier-Runacher n’a pas masqué sa désapprobation quant aux choix stratégiques érigés par le gouvernement. Entre autres décisions, une hausse de l’accise sur l’électricité est prévue pendant qu’aucune taxe sur le gaz n’est dans les tuyaux. La ministre s’est dit « défavorable à l’augmentation de la fiscalité sur l’énergie, en général », mais quitte à choisir, préférerait que l’on soutienne l’électricité plutôt que le gaz. Elle a fait valoir que l’électricité crée de l’emploi tout en étant souveraine et décarbonée. Ainsi, taxer l’électricité serait « contreproductif économiquement et écologiquement » alors que la crise sanitaire et la guerre en Ukraine ont mis à jour la dépendance française envers le gaz en provenance de Russie, des Etats-Unis et du Moyen-Orient.

Plus généralement, Agnès Pannier-Runacher a apporté ses réserves concernant le budget 2025 contenant 40 milliards d’euros d’impôts supplémentaires. Selon la ministre, une telle hausse des impôts serait un frein au développement de l’économie. « La baisse de 50 milliards d’impôts était concomitante à la création de 2,5 millions d’emplois et une baisse importante du chômage », a-t-elle expliqué. A l’inverse, elle estime que les hausses de 2025 vont être « impossible[s] à supporter économiquement. Ces économies vont frapper les classes moyennes et ceux qui travaillent ». Elle préconise des hausses d’impôts ciblées et provisoires.

La transition énergétique laissée de côté

Agnès Pannier-Runacher a également pointé du doigt les budgets alloués à la transition énergétique, qu’elle a jugés insuffisants. Elle a rappelé que la loi sur l’accélération du nucléaire, portée par son ministère, a été votée par « près de 400 députés », il y a deux ans : « Il y a une majorité des Français, des députés et des sénateurs en faveur du nucléaire ». Elle a évoqué la connexion au réseau du réacteur de Flamanville, l’augmentation de 30% de la production nucléaire sur les deux dernières années, ainsi que le lancement de nouveaux réacteurs.

Par ailleurs, elle s’est montrée favorable au maintien du fonds chaleur permettant aux villes de taille moyenne d’investir dans les énergies renouvelables.

Enfin, elle n’a apporté aucune objection aux coupes éventuelles concernant MaPrimeRénov’, dont le budget passerait de 4 à 2,5 milliards en 2025 du fait de la sous-consommation des crédits 2024.

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.