
Le brut a chuté lundi alors qu’au cours du week-end, Israël ripostait contre l’Iran.
Un moindre mal
Samedi 26 octobre, l’Etat d’Israël lançait une offensive dans trois provinces iraniennes en réaction à l’attaque de missiles iraniens du 1er octobre. La riposte de l’Etat hébreu a épargné les installations pétrolières, mesure qui a semblé soulager les marchés qui avaient fait grimper le Brent à 76 dollars la semaine dernière, tablant sur une forte perturbation de l’offre mondiale de brut.
Hier, sur les marchés européens, le baril de Brent clôturait à -5,2% (72 dollars) après avoir chuté à -6% dans le courant de la journée. Le WTI (West Texas Intermediate), lui, terminait la journée à 68 dollars, soit une baisse de 5,3%.
Une chute qui pourrait se prolonger
Selon Stephen Innes, analyste chez SPI Asset Management : « si les tensions continuent de s’apaiser ou si les pourparlers de paix gagnent du terrain de manière inattendue, nous pourrions voir le pétrole chuter à 60 dollars le baril ». Or, le risque de crise diplomatique s’éloigne après la réaction iranienne aux frappes ciblées d’Israël. Si Téhéran promet des « conséquences amères », le président Massoud Pezeshkian assure ne pas vouloir la guerre mais une « réponse appropriée ». Si tel est le cas, les marchés se concentreraient à nouveau sur la surabondance de l’offre prévue pour 2025 – pendant que la demande globale devrait ralentir, selon l’AIE.
L’OPEP se réunit en décembre
Le trend à la baisse des cours pourrait s’accentuer si la situation économique chinoise venait à perdurer. La 2e puissance mondiale dont la croissance a encore ralenti au T3 2024 (4,6%), traverse une mauvaise passe sur fond de désendettement structurel et crise du secteur immobilier. Or, la Chine est le principal importateur mondial de brut. Le plan de relance annoncé par le gouvernement de Xi Jinping n’a pas convaincu les investisseurs du fait de l’absence de mesures pour booster une consommation en berne.
Les pays membres de l’OPEP doivent se réunir le 1er décembre pour relancer leur production et examiner les stratégies à employer pour 2025.
Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste de presse écrite dans différents journaux et magazines pendant plus d’une décennie.
Spécialisé dans le secteur de l’énergie depuis 2023, il a la charge de la rédaction d’articles, de la conduite d’interviews ainsi que de la création de programmes pour Opéra Energie.