Les cours du pétrole ont connu une séance agitée
Les cours du pétrole ont connu une séance agitée, le 3 février 2025.

Les cours du pétrole ont connu une séance agitée lundi, oscillant entre des forces opposées. D’un côté, les incertitudes liées aux droits de douane imposés par l’administration de Donald Trump ont entraîné une poussée des prix, tandis que de l’autre, la décision de l’Opep+ de maintenir son calendrier d’augmentation de production a contribué à limiter cette hausse.

Le baril de Brent de la mer du Nord, destiné à être livré en avril et utilisé pour la première fois comme contrat de référence, a enregistré une légère progression de 0,38 %, atteignant 75,96 dollars. De son côté, le baril de West Texas Intermediate (WTI), référence américaine pour livraison en mars, a affiché une augmentation plus marquée de 0,87 %, clôturant à 73,16 dollars après avoir atteint un pic de 75,18 dollars au cours de la séance.

Dès l’ouverture du marché, les prix du pétrole, notamment ceux du WTI, ont connu une nette progression en réponse aux annonces faites samedi par le président américain concernant la mise en place de droits de douane sur le pétrole importé du Canada, du Mexique et de la Chine. Toutefois, Donald Trump a décidé de différer d’un mois l’entrée en vigueur des taxes sur les importations mexicaines. En revanche, les droits de douane de 10 % appliqués au brut en provenance du Canada restent maintenus.

Le président a également fait savoir qu’il échangerait avec le Premier ministre canadien Justin Trudeau, alors que le Canada fait face à des droits de douane encore plus élevés, atteignant 25 %. Ces mesures protectionnistes ont suscité de nombreuses interrogations sur le marché.

John Kilduff, analyste chez Again Capital, a déclaré à l’AFP que compte tenu de l’accord conclu entre Washington et Mexico, les investisseurs espèrent désormais un compromis similaire avec Ottawa. Cette anticipation est d’autant plus forte que le Canada représente le principal fournisseur de brut des États-Unis. Environ 60 % du pétrole importé par Washington provient de son voisin du Nord, soit un volume avoisinant les quatre millions de barils par jour.

À court terme, l’instauration de ces droits de douane pourrait engendrer une augmentation des prix du brut en raison des complications logistiques qu’ils impliquent pour le transport du pétrole, explique Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB. Mukesh Sahdev, expert chez Rystad Energy, souligne quant à lui que ces mesures risquent de mettre sous tension la production et le raffinage pétrolier aux États-Unis.

Cependant, cette hausse des prix a été contenue par la décision de l’Opep+ de maintenir son programme d’augmentation progressive de la production. Selon le plan actuellement en vigueur, une première tranche de 2,2 millions de barils quotidiens sera progressivement réintroduite sur le marché à partir d’avril. Cette augmentation se fera au rythme de 120 000 barils par jour supplémentaires chaque mois, et ce, sur une période de 18 mois.

L’Opep+ avait déjà retardé à plusieurs reprises la remise en circulation de ces volumes, qui correspondent aux coupes de production volontaires mises en place par huit pays, dont l’Arabie saoudite et la Russie, piliers de l’alliance pétrolière.

Ainsi, la journée de lundi a été marquée par une volatilité des prix du pétrole, entre l’inquiétude provoquée par la politique commerciale américaine et l’effet stabilisateur des décisions prises par l’Opep+.

Source AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.