Post ARENH : les consommateurs ne sont pas écoutés dit UFC-Que Choisir
C’est au tour de l’UFC-Que Choisir de faire part de ses doutes quant au nouveau mécanisme de régulation du nucléaire.
Les acteurs de l’énergie exclus des réflexions autour du post ARENH
Dans une interview accordée au média spécialisé Le Monde de l’Énergie, Antoine Autier, responsable du service étude et lobbying de l’UFC-Que choisir, revient sur le mécanisme destiné à remplacer l’ARENH, qui a été présenté par les pouvoirs publics à l’automne dernier.
La première association de consommateurs de France critique sans détours la méthodologie employée, dénonçant la mise à l’écart des parties prenantes, y compris des associations de consommateurs, dans le processus décisionnel.
« Il s’est simplement agi d’un cadre négocié entre l’État et EDF. Autrement dit, l’État a négocié avec lui-même. » déplore l’UFC-Que choisir, soulignant encore que « Ce n’est ni sérieux, ni à la hauteur des enjeux, qui dépassent de très loin les seuls intérêts d’EDF. »
Autier rappelle l’approche adoptée lors de l’élaboration de la loi NOME et l’importance de la commission « Champsaur » composée d’experts, qui avait consulté toutes les parties prenantes, y compris les associations de consommateurs. Il regrette que le processus actuel n’ait pas reproduit cette approche consultative, « ce qui aurait été la moindre des choses ».
Une nouvelle régulation du nucléaire moins favorable aux consommateurs
En plus de la forme, l’UFC-Que choisir pointe de nombreux problèmes de fond. Antoine Autier insiste sur la nécessité de définir strictement les critères de fixation des seuils de captation, en lien avec les coûts réels de production du nucléaire. « Dans le chiffre qui a été initialement communiqué pour le premier seuil de captation (78 euros/MWh), on ne sait pas la part en lien avec la production du nucléaire existant, et celle ayant vocation à financer le renouvellement du parc. » explique-t-il.
Il remet également en question la part destinée à financer les investissements d’EDF dans de nouvelles centrales, exprimant des inquiétudes sur les incitations à la maîtrise des coûts et des délais, ainsi que sur la garantie d’un tarif régulé pour les consommateurs qui financent le parc nucléaire.
Globalement, l’UFC-Que Choisir blâme le manque d’attention du gouvernement aux opinions des consommateurs et des acteurs intermédiaires sur les questions énergétiques. « Compte tenu de ce constat, nous faisons en sorte d’alerter le grand public, mais également les parlementaires, sur les écueils des propositions faites par le gouvernement ». L’association entend bien compter dans les débats publics à venir.