Prix du gaz : hausse de +12,6% des TRV gaz au 1er octobre
La Commission de régulation de l’énergie annonce une nouvelle, et toujours forte, hausse des tarifs réglementés de vente de gaz naturel d’Engie.
Coup de chaud sur les TRV gaz
Mauvaise nouvelle pour les 2,77 millions de consommateurs résidentiels titulaires d’un contrat au tarif réglementé de vente de gaz auprès d’Engie !
Ils vont être confrontés à une nouvelle hausse de leur facture de + 12,6 % : « Ainsi, au 1er octobre, le montant de la facture TTC d’un ménage chauffé au gaz et disposant d’un contrat au TRVG d’Engie, est de 1482 €/an soit une hausse de +29% depuis le 1er janvier 2019 et de +44% depuis le 1er janvier 2020. »
Les consommateurs résidentiels titulaires d’un contrat au tarif réglementé de vente de gaz auprès d’une Entreprise locale de distribution ne sont pas épargnés. Le tableau suivant montre ainsi l’évolution du tarif réglementé de vente de gaz de onze ELD entre le 1er juillet et le 1er octobre pour un client utilisant le gaz pour la cuisson, l’eau chaude et le chauffage.
(Source CRE)
La hausse des coûts d’approvisionnement dans le viseur
Cette dynamique haussière est principalement due à l’augmentation des coûts d’approvisionnement. « En effet, la part de la molécule de gaz dans la facture est en augmentation constante cette année : elle représente désormais 41% de la facture TTC du consommateur en octobre 2021 contre 19% en janvier et 25% en juin. » analyse la CRE
La France ne dispose pas de gaz sur son territoire et importe 99% de sa consommation de gaz naturel. Comme le reste de l’Europe, elle est donc exposée à la volatilité des prix du gaz des marchés européens et mondiaux.
Des prix qui s’envolent ces derniers mois, pour des raisons à la fois structurelles et conjoncturelles.
Des stockages bas qui soutiennent les prix
A l’approche de l’hiver, les stockages européens de gaz doivent être remplis. Or, dans la plupart des pays membres, ils sont très bas, voire au minimum.
Ils étaient déjà très bas au printemps, suite à un hiver 2020-2021 particulièrement froid et long. Un hiver également sévère en Asie avait eu pour conséquence de diminuer l’offre mondiale en GNL et de favoriser le recours aux stockages européens pour satisfaire la demande.
En France, cependant, les niveaux de stockage de gaz naturel français sont au-delà du seuil minimal de remplissage nécessaire pour garantir la sécurité d’approvisionnement cet hiver : ils sont aujourd’hui remplis à près de 90%.
L’Asie préempte l’offre de GNL
La demande asiatique en GNL demeure très élevée depuis plusieurs mois, ce qui limite les arrivées de méthaniers en Europe (seulement 1,56 TWh/j en moyenne d’émissions de GNL en août en Europe cette année contre 2,17-2,37 TWh/j sur les deux dernières années).
Les importations chinoises ont atteint des records, faisant du pays le 1er importateur mondial de GNL. La Chine a notamment commencé à stocker bien plus tôt qu’habituellement, afin de sécuriser l’approvisionnement en énergie de son secteur industriel, en fort rebond.
Des exportations limitées
La CRE rappelle que la Norvège et la Russie, les principaux fournisseurs de gaz naturel de l’Europe, n’ont, à ce jour, pas augmenté leurs exportations.
« Les prix de gros du gaz pour les produits futurs indiquent actuellement un maintien de ces niveaux de prix très élevés pendant l’automne 2021 et l’hiver 2021-2022, puis une baisse à partir du printemps et de l’été 2022, avant un retour à la normale pour l’année 2023. Dans ce contexte actuel de hausse des prix de gros, au-delà du chèque énergie, la CRE étudie avec la direction générale de l’énergie et du climat des solutions pour passer l’hiver et profiter de la baisse des prix de gros prévue à partir du printemps. » conclut la CRE.