le Service des données et études statistiques (SDES) a identifié 5,8 millions de logements classés F ou G.
29,3% des logements énergivores mis en location sont détenus par des propriétaires dont les revenus figurent parmi les 10% les plus élevés en France.

Au 1er janvier 2024, le Service des données et études statistiques (SDES) a identifié 5,8 millions de logements classés F ou G, ce qui correspond à 15,6% de l’ensemble des habitations. Concernant les résidences principales, on compte 4,2 millions de logements considérés comme des passoires énergétiques, soit 13,9% du parc total. Parmi eux, 1,75 million sont classés G et 2,49 millions en F. Quant aux résidences secondaires, 26,6% sont des passoires énergétiques, représentant 975 276 logements. À ces chiffres s’ajoutent 600 975 logements vacants également classés F ou G.

Les logements classés E ne sont pas encore considérés comme des passoires énergétiques, mais ils seront interdits à la location à partir de 2034. Actuellement, ils représentent plus de 8 millions de logements, dont un million de résidences secondaires.

Parmi les résidences principales classées F ou G, 61% appartiennent à des propriétaires occupants, soit 2,59 millions de logements. Dans le parc locatif privé, l’ADEME dénombre 567.000 logements classés G et 737 000 classés F. Au total, 15,9% des logements loués par des bailleurs privés sont des passoires énergétiques.

Fait notable, 29,3% des logements énergivores mis en location sont détenus par des propriétaires dont les revenus figurent parmi les 10% les plus élevés en France, soit des revenus supérieurs à 3 490 euros nets par mois et par personne. Cela représente environ 290 000 logements.

Le parc de logements sociaux se distingue par de meilleures performances énergétiques, avec seulement 7,4% de logements classés F ou G, soit 350 531 habitations. Cependant, environ 1,8 million de logements classés E sont actuellement occupés par des locataires du secteur privé et seront donc concernés par l’interdiction de location en 2034.

Les rénovations progressent

L’Île-de-France est la région où l’on trouve le plus grand nombre de passoires énergétiques, avec plus d’un million de logements concernés, soit 20% des résidences principales de la région. La Bourgogne-Franche-Comté arrive en deuxième position avec une proportion de logements classés F et G atteignant 18,2%. Elle est suivie par la région Auvergne-Rhône-Alpes, où 15,8% des logements, soit 507 153 habitations, sont considérés comme des passoires énergétiques. Dans l’agglomération parisienne, on recense 1,1 million de logements énergivores, soit environ 20% des habitations de la capitale. En général, une passoire énergétique correspond souvent à une maison individuelle de 80 m², construite avant 1948, utilisant l’électricité comme mode de chauffage et située dans une ville de plus de 100 000 habitants.

Le secteur résidentiel-tertiaire est un important émetteur de gaz à effet de serre en France. En 2023, il a généré 58 millions de tonnes de CO2, soit 16% du total des émissions du pays. Toutefois, des progrès sont enregistrés en matière de rénovation énergétique. Entre le 1er janvier 2023 et le 1er janvier 2024, 13% des logements classés F, soit 111 000 habitations, ont bénéficié d’une rénovation permettant leur reclassement dans une catégorie plus performante. De même, 80.000 logements classés G, soit 12% du total, ont été rénovés afin d’améliorer leur efficacité énergétique. Ainsi, bien que le chemin vers un parc immobilier moins énergivore soit encore long, les politiques mises en place pour lutter contre les passoires énergétiques commencent à porter leurs fruits.

Source AFP

Giovanni Djossou, journaliste spécialisé
Giovanni Djossou
Journaliste spécialisé

Titulaire d’un Master II en journalisme, Giovanni DJOSSOU a œuvré en tant que journaliste pigiste, en presse écrite, auprès de différents journaux et magazines.
Intéressé par les questions liées à l’énergie, il a la charge de la rédaction d’articles et de brèves pour Opéra Energie.