Suède : un nouveau réacteur dans les 10 ans ?
Côte d’Ivoire, Chine, Suède ; le monde de l’énergie est riche en actualités. Tour d’horizon.
Côte d’Ivoire : 1,3 milliards de dollars pour la transition énergétique
Le FMI a trouvé un accord avec le gouvernement ivoirien pour octroyer un prêt de 1,3 milliards de dollars au pays afin qu’il opère sa transition énergétique. Ce projet est un complément aux 3,5 milliards de dollars déjà alloués et dont la deuxième mission de contrôle est en cours de finalisation.
Les missions de contrôle servent, comme leur nom l’indique, à vérifier que les sommes allouées sont bien utilisées pour remplir la mission de transition énergétique, conditionnent le versement des tranches. La Cour des comptes ivoirienne, début janvier, a relevé plusieurs anomalies dans son rapport annuel, citant notamment la pression fiscale trop basse, des recettes manquantes et des projets non exécutés.
Ce prêt de 1,3 milliards est effectué dans le cadre du Fonds pour la résilience et la soutenabilité (RSF) qui permet des prêts de longue durée et des remboursements différés ; un mécanisme approprié aux pays concernés pour financer les investissements nécessaires à l’adaptation au réchauffement climatique- ce qui nécessite un temps long. « La Côte d’Ivoire et son économie sont exposés et vulnérables au changement climatique, tout particulièrement le secteur agricole et les activités économiques dans les zones côtières. (…) Les autorités ont pris l’engagement de réduire les effets néfastes du changement climatique et ont mis en œuvre plusieurs initiatives », a déclaré le chef de mission dans le pays, Olaf Unteroberdoerster, cité dans le communiqué.
La Côte d’Ivoire a lancé plusieurs plans afin de se doter d’une industrie de transformation, -notamment dans le cacao dont elle est le premier exportateur mondial-, réalisée jusqu’ici hors du pays. La Côte d’Ivoire veut également améliorer sa production agricole afin d’augmenter ses exportations vers les autres marchés africains.
L’accord doit être approuvé par le Conseil d’administration du FMI, dans les prochaines semaines.
Chine : Objectifs climatiques inatteignables
La Chine, plus grand émetteur de CO2 au monde, a pour ambition d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2060. Pour y parvenir, la deuxième économie mondiale a fixé des objectifs intermédiaires. D’ici 2025, elle doit réduire l’intensité carbone de son économie et 20% de son énergie doit provenir d’alternatives aux combustibles fossiles.
Pourtant, pour le Crea (Centre de recherche sur l’énergie et l’air propre) « tous ces objectifs sont hors d’atteinte après 2023 ». La faute à un rebond énergivore du pays après le covid, où l’on a vu une augmentation de 5,2% des émissions de carbone de l’industrie électrique (Pékin brûlait davantage de carbone pour répondre à la demande croissante d’électricité). Par ailleurs, la sécheresse qui sévit dans l’intérieur des terres n’est pas là pour arranger les choses. La production d’énergie hydroélectrique a drastiquement baissé en 2023, atteignant son plus bas depuis 20 ans.
Pour tenir ses objectifs de 2025, Pékin doit réaliser des baisses de 4% à 6% de ses émissions. Une mission impossible.
La Chine pourrait cependant encore atteindre certains de ses objectifs l’année prochaine si elle poursuit l’installation de capacité d’énergie renouvelable, qui a atteint un record l’année dernière.
Suède : mise en service d’un nouveau réacteur nucléaire dans les 10 ans ?
Le 19 février, le groupe Vattenfall, détenu par l’Etat suédois, a confirmé son projet de mise en service d’un nouveau réacteur nucléaire dans la première moitié des années 2030. Cette décision vient confirmer la volonté du gouvernement de produire massivement de l’énergie nucléaire pour décarboner son économie et surtout, répondre à la demande croissante en électricité.
Alors qu’en juin 2022 le groupe disait vouloir construire deux SMR (Small Modumar Reactors), le projet a depuis pris de l’ampleur : « Nous voulons pouvoir construire plus d’un réacteur à grande échelle ou plus de 3 à 5 SMR », annonce Desirée Comstedt, vice-présidente de Vattenfall, dans un communiqué.
La vice-présidente précise ses ambitions : « Nous avons conclu qu’il existe de bonnes opportunités pour construire de nouvelles centrales nucléaires sur la péninsule de Värö, mais qu’il est trop tôt pour choisir le type de réacteur (…) L’ambition d’avoir un premier réacteur en service dans la première moitié des années 2030 demeure ».
Vattenfall finalise l’acquisition de terrains dans la zone où elle souhaite construire les réacteurs, avant de faire les demandes d’autorisation environnemental.
La Suède, pays de 10 millions d’habitants, entend lancer dans un premier temps la construction de deux réacteurs auxquels s’ajouteront dix réacteurs supplémentaires à l’horizon 2045.
Source : AFP